La corruption qui règne dans les entreprises gérées par le Catalan Jordi Pujol a dépassé les frontières de la Péninsule ibérique. L’enquête menée par les services espagnols de lutte contre les crimes financiers ne cesse d'ailleurs d’apporter de nouvelles révélations.En remontant le fil des événements, les enquêteurs espagnols ont ainsi découvert que le Groupe Jordi Pujol avait manœuvré, en 2000 et 2001, pour faciliter la tâche à des entreprises espagnoles travaillant à la réalisation de projets dans le nord du Maroc. En contrepartie, il recevait des commissions consistantes.
Selon le quotidien Akhbar Al Yaoum, qui rapporte l’information dans son édition de ce mercredi 1er février, le Groupe Jordi Pujol, figure du nationalisme catalan, a signé, en 2000, un contrat programme pour le développement de la zone Nord du Maroc pour une enveloppe budgétaire de 500 millions de dirhams. Et c’est à partir de cette année que le Groupe a développé ses activités au Maroc, mettant la main sur des projets d’assainissement, l’électrification du monde rural, les infrastructures et la technologie agricole.
C’est dans ce cadre que le Groupe Pujol a pu bénéficier d'une commission de plus d’un million de dirhams de la part de l’entreprise qui a réalisé la rénovation de la ligne des chemins de fer entre les villes de Kénitra et Sidi Kacem, selon des révélations de l’unité de délinquance économique et fiscale.Ce marché, précise la même source, a été conclu en 2000 avec la complicité de deux personnalités marocaines dont l’une gérait, à cette époque, une entreprise ayant son siège à Casablanca. L'autre est le PDG d’une banque de la place.
De même, l’enquête a mis d’anciens ministres espagnols sur la sellette, notamment le ministre de la science et des technologies et le ministre du Commerce, qui mettaient l’argent public à la disposition du Groupe Jordi Pujol sous forme de crédits pour des investissements douteux au Maroc.