L’instruction de l’affaire des magistrats impliqués dans le fameux réseau de corruption se poursuit. Le quotidien Al Akhbar, qui suit ce dossier de très près, nous livre, dans son édition du jeudi 11 août, les derniers développements de ce procès suite à l'affaire qui a éclaté, rappelons-le, après la diffusion au grand public d’un enregistrement audio. Une enquête avait alors été ordonnée par le Parquet. Parmi les premières arrestations, celle du président d’une chambre de la Cour d’appel de Casablanca. Il est accusé, entre autres, d'ingérence dans des dossiers en cours et de corruption.
Aujourd’hui, rapporte le quotidien Al Akhbar, ce même magistrat s’est vu rejeter sa requête de mise en liberté provisoire. La Cour d’appel de Rabat qui instruit ce dossier, a en effet refusé sa relaxation et, par conséquent, sa poursuite en état de liberté. La Chambre délictuelle de la Cour d’appel de Rabat a ainsi confirmé le jugement prononcé par le juge d’instruction, précise le quotidien. En effet, ce dernier avait décidé de poursuivre le magistrat en question en détention préventive pendant la durée de l’instruction de l’affaire. Naturellement, note le quotidien, l’instruction de cette affaire se fait dans la cadre des règles exceptionnelles de compétences prévues par le code de la procédure pénale, notamment l’article 268 dans ce cas précis.
Par ailleurs, relève Al Akhbar, le substitut du procureur, également impliqué dans cette affaire, a également été mis en détention préventive. Le procureur général près la Cour d’appel de Casablanca avait auparavant décidé de le déférer devant le juge d’instruction près la première Chambre du tribunal de première instance pénal d’Ain Sbaâ, à Casablanca. Il est poursuivi, entre autres, pour constitution de bande criminelle spécialisée dans la corruption, falsification de documents officiels et adultère.
Concernant ce dernier chef d’accusation, le quotidien affirme que la femme avec laquelle il a eu des relations sexuelles extraconjugales travaille en tant que femme de ménage au tribunal. Lors de son interrogatoire, elle a avoué avoir eu des relations charnelles avec le mis en cause dans son propre bureau. Elle a, de même, échangé avec lui des conversations à caractère sexuel via une application de messagerie instantanée.
Début juillet, rappelle le quotidien, suite à la diffusion sur les réseaux sociaux et les applications de messagerie instantanée d'un enregistrement vocal attribué à des magistrats évoquant une intervention dans la gestion d'un dossier concernant une personne en état de détention et exposé devant une instance judiciaire, le Parquet général avait donné ses instructions à la BNPJ de Casablanca pour diligenter une enquête sur le contenu de cet enregistrement. Les personnes impliquées dans cette affaire devaient également être entendues. Une fois les recherches terminées, toutes les conséquences juridiques seront définies, avait souligné le Ministère public.
Un mois plus tard, vendredi dernier, le nombre de la première vague des accusés interpellés dans cette affaire s'élevait à 29 mis en cause. Et, d’après Al Akhbar, l’enquête est toujours en cours.