La ville de Safi n’a pas enregistré de nouveaux cas de contamination au Covid-19 depuis hier dimanche, à 18 heures.
C’est ce que nous déclare le Dr Abdelhakim Moustaid, délégué provincial de la Santé. Dans toute la province, on reste donc sur un bilan global de 640 cas, sachant qu’on en recense plus de 400 parmi les ouvrières de la sardinerie du groupe Unimer.
Les cas positifs ont été pris en charge sur place, mais aussi dans d’autres structures sanitaires. Ainsi, nous explique le Dr Moustaid, 300 patients sont actuellement soignés à l’Ecole des infirmiers, transformée en hôpital de campagne, 170 à l’hôpital de campagne d’El Jadida et 70 à Benguérir.
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Selon les informations recueillies par nos soins, les autorités sanitaires ne déplorent aucun cas critique.
«Mais il y a des patients qui nécessitent une attention particulière, comme les femmes enceintes et celles souffrant de maladies chroniques», soulignent nos sources sur place.
A la recherche des personnes contactsSur place aussi, on apprend que toutes les ouvrières de l’usine d’Unimer ont été dépistées. Actuellement, c’est une large campagne de dépistages qui a été enclenchée auprès des personnes contacts, soit, en premier lieu, les membres des familles des ouvrières testées positives. Et les autorités sanitaires, sans faire dans l’alarmisme, ne sont pas non plus optimistes.
«Il nous faut au moins deux à trois semaines pour maîtriser la situation», attestent nos sources médicales sur place.
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«Ce qu’il faut aussi, c’est un dépistage pour toutes les ouvrières des sardineries de Safi», renchérit Mohamed Rachid Chrii, l’un des vétérans de l’action associative dans la ville. Et le raisonnement est des plus basiques: «dans certaines familles, on retrouve parfois plusieurs femmes qui travaillent dans des sardineries différentes et rien ne nous met à l’abri d’une contamination à très large échelle», explique notre interlocuteur.
Dans la ville, certaines voix s’élèvent pour revendiquer un laboratoire mobile de dépistage. D’autres soulèvent l’aspect légal et juridique en demandant des poursuites en justice contre les responsables de la sardinerie d’où le virus a débuté sa progression.
Rappelons que les autorités ont verrouillé les accès de (et vers) la ville pour éviter la propagation du virus.
Une décision que la population semble admettre et comprendre. Mais, de sources locales, la décision qui n'est pas admise est celle de la fermeture des commerces et des cafés dès 18 et 20 heures.
«Cela ne rime à rien puisque les gens continuent de se rassembler, saison estivale oblige, dans les espaces publics de la ville et jusqu’à des heures avancées de la nuit», affirme un acteur associatif de Safi.