A l’approche de la date d’expiration de la deuxième période de l’état d’urgence sanitaire (20 mai), certains pensent que les autorités vont le proroger ou, dans le meilleur des cas, assouplir les dispositions sécuritaires. D’autres estiment que la période de confinement ne dépassera pas deux semaines. D’autant, ajoutent les plus optimistes, que les boulevards et marchés connaissent une activité presque normale depuis le début du ramadan. Ce semblant d’assouplissement ou d’insouciance a poussé les habitants des villes et des communes qui n’ont enregistré aucun cas de coronavirus depuis la déclaration de l’état d’urgence à demander aux autorités d’assouplir les procédures de sécurité sanitaire en vigueur.
Ils réclament notamment l’interdiction d’entrée dans leurs zones de toute personne en provenance d’autres villes et l’assouplissement des conditions de confinement, avec un maintien des mesures de prévention nécessaires pour circonscrire la pandémie. Certains observateurs estiment que l’assouplissement du confinement dans les provinces épargnées par le coronavirus ne doit pas être lié à la situation épidémiologique dans la métropole de la région dont elles relèvent. C’est le cas pour les centres des régions de Rabat-Salé-Kénitra, Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Casablanca-Settat et Marrakech-Safi, qui comportent de vastes zones épargnées par le Covid-19. Pourtant, la liberté de circulation et d’activité de leurs habitants demeurent tributaires du nombre de cas recensés dans la métropole.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du jeudi 14 mai, que l’exemple de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima est assez édifiant, car le nombre cumulé des personnes infectées a atteint 917, dont 684 cas dans la seule ville de Tanger. La répartition territoriale de la pandémie demeure très disparate dans cette région, quand on sait que Larache ne recence que 143 cas de contamination et que Tétouan ne compte que 76 personnes contaminées, dont seules 13 sont encore sous traitement. Sans oublier que Tétouan n’a enregistré aucun nouveau cas de contamination depuis deux semaines, tout comme Al Hoceima où seuls trois malades sont encore hospitalisés. Les villes de Chefchaouen, M’diq, Fnideq et Ouazzane n’ont enregistré aucun cas de coronavirus depuis le déclenchement de la pandémie.
Cette disparité géographique de l’épidémie fait dire à beaucoup d’observateurs qu’il ne faut pas considérer toute la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima comme un foyer de contamination ou une zone épidémique. Ainsi, les internautes et autres commentateurs appellent les autorités à prendre en compte les spécificités de chaque province. Autrement dit, précisent-ils, il faut protéger les villes et les villages qui n’ont pas été contaminés et assouplir les conditions de confinement de leurs habitants pour encourager la reprise des activités économiques.