Depuis le début du ramadan, les violations de l’état d’urgence et du couvre-feu se sont multipliées dans plusieurs villes du Royaume. Elles sont notamment le fait de certains propriétaires de cafés et de manifestants appelant à la réouverture des mosquées. Les forces de l’ordre ont ainsi interpellé, à travers le pays, des centaines de contrevenants dont certains ont été verbalisés, tandis que d’autres ont comparu devant la justice. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mardi 20 avril, que plusieurs individus ont été déférés, lundi 18 avril, devant le procureur du roi près le tribunal de première instance de Nador. Les prévenus ont été surpris par une descente de police dans un café à chicha où 38 clients, le propriétaire, le gérant et le serveur ont été interpellés. A Marrakech, les services de sécurité ont investi deux cafés qui ont bravé le couvre-feu pour ouvrir et servir des clients dans les quartiers El Fadl et Tasseltant.
Lors de ces deux opérations, 14 personnes ont été arrêtées et plus de 30 clients ont été verbalisés. Outre l’ouverture des cafés, des marches de protestation contre la fermeture des mosquées ont provoqué, dans plusieurs villes, des affrontements avec la police. C’est ainsi qu’à Inezgane, certains extrémistes ont incité des mineurs à sortir, vendredi dernier, pour affronter les forces de l’ordre à coups de jets de pierres. Les délinquants ont, au cours de cette expédition téléguidée, brûlé des pneus de voitures et dégradé des biens publics et privés. Des actes de violence qui ont semé le désordre et la panique sur la voie publique. L’intervention massive des services de police, tous corps confondus, a fini par remettre de l’ordre et permis d’interpeller 40 individus parmi les casseurs.
Le quotidien Assabah rapporte que Tanger a connu, elle aussi, une rébellion contre l’état d’urgence sanitaire et le couvre-feu avec l’ouverture de deux cafés et une marche de protestation, à Beni Mekada, contre la fermeture des mosquées. Cette manifestation, pilotée par des mouvements radicaux, s’est de même déroulée sous des jets de pierre contre les forces de l’ordre qui ont opéré plusieurs arrestations. Les mêmes actes de violence ont eu lieu dimanche à Sidi Bennour et à Salé. Les violations du couvre-feu ont été plus pacifiques dans certains quartiers de Casablanca, où des matchs de football ont été organisés après la rupture du jeûne. C’est plutôt pendant la journée que les Casablancais ne respectent pas les mesures de sécurité sanitaires dans les souks encombrés ou dans les transports bondés de passagers.