Le ministère de l’Intérieur a adressé, vendredi, des consignes strictes aux walis et gouverneurs afin de faire respecter rigoureusement le couvre-feu nocturne en vigueur à compter du 1er ramadan. Outre les agents d’autorité, les fonctionnaires de la DGSN et les éléments de la Gendarmerie royale ont également reçu des instructions dans le même sens. Les mesures de l’état d’urgence sanitaire et le couvre-feu nocturne, de 19h à 5h, doivent être rigoureusement observés par tous les citoyens.
Pendant cette plage horaire, écrit le quotidien Assabah dans son édition du week-end des 25 et 26 avril, il est formellement interdit aux citoyennes et citoyens de se déplacer hors de leur domicile ou de se trouver sur la voie publique à pied ou à bord de différents véhicules. Cependant, relève le quotidien, selon les instructions données par le ministère de l’Intérieur, cette mesure prévoit certaines exceptions, notamment pour les personnes travaillant ou exerçant dans les secteurs et activités vitaux et essentiels.
Parmi les catégories faisant partie de cette exception, note le quotidien, le personnel d’entretien relevant des compagnies de distribution d’eau et d’électricité, les véhicules de transport des produits de consommation et certains cas d’urgence médicale. Une liste limitative des personnes concernées a d’ailleurs été diffusée par le ministère de l’Intérieur, vendredi dans la soirée. Depuis lundi déjà, rapporte le quotidien, la police avait commencé à redéployer les barrages à l’intérieur des villes. Les contrôles sont devenus plus stricts à l’entrée et à la sortie des différents quartiers.
Cela dit, estime le quotidien, le fait d’attendre jusqu’à 19h pour interdire les déplacements «n’est pas justifié», étant donné que les citoyens commencent d’habitude à sortir dans la rue à partir de 13h. Les habituelles rixes ramadanesques et autres comportements agressifs des jeûneurs ont généralement lieu juste avant la rupture du jeun. Ce qui mettra sûrement les forces de l’ordre dans des situations très tendues qui pourraient déboucher facilement sur des confrontations.
De plus, poursuit le quotidien, cette décision ne manquer pas de rendre plus difficile la mission des forces de l’ordre qui auront déjà passé la journée à faire respecter l’état d’urgence sanitaire, en vigueur depuis le 20 mars. Cela d’autant, note le quotidien, que les sorties nocturnes pendant le Ramadan sont bien ancrées dans la société. Ce qui augure un nombre important d’infractions.
Le quotidien s’est par ailleurs demandé si le ministère de l’Intérieur disposait d’assez d’effectifs pour faire respecter le couvre-feu nocturne et donc travailler jour et nuit. Les éléments de la police et de la gendarmerie, rappelle Assabah, ont déjà vécu six semaines de tension depuis la déclaration de l’état d’urgence sanitaire. En outre, poursuit le quotidien, sur les réseaux sociaux comme ailleurs, les citoyens s’interrogent sur l’intérêt d’instaurer un couvre-feu seulement pendant la nuit. Comme si le virus ne circulait pas le jour!