Le Maroc franchit un nouveau cap important dans sa stratégie de vaccination contre la Covid-19. Plusieurs décisions viennent d’être prises et devraient préparer l’adoption, à terme, de l’obligation du pass sanitaire.
Dans son édition du lundi 18 octobre, Al Ahdath Al Maghirbia rapporte le contenu d’une circulaire diffusée auprès des services de la santé par le ministre de tutelle, Khalid Aït Taleb, au lendemain de sa prise de fonction en remplacement de Nabila Rmili. Dans ce document, le ministre appelle ses services à adopter de nouvelles mesures, avec un échéancier précis, en vue d’atteindre les objectifs initialement fixés pour la campagne de vaccination. L’une d’entre elles concerne les personnes qui n’ont pas respecté leur calendrier de vaccination. Selon le journal, ils n’auront qu’au 30 novembre prochain pour le faire, ou ils risquent de ne plus pouvoir se faire vacciner. Une situation qui ne sera certainement pas sans conséquences puisque tout indique que les nouvelles mesures décrétées sont les prémices d’une application très prochaine du pass sanitaire obligatoire, pour retrouver un semblant de vie normale.
Car, comme le précise le journal en se référant aux déclarations de spécialistes, actuellement, un grand nombre de cas de décès dus à la Covid-19 concerne des patients qui ne se sont pas fait vacciner. En tout, les autorités recensent quelque 6,5 millions de personnes qui n’ont pas été vaccinées, dont celles qui ne se sont pas présentées pour leur deuxième dose. Il s’agirait de personnes faisant partie de la tranche d'âge des 17 à 26 ans, ainsi que des plus de 40 ans.
Par ailleurs, il a été constaté que les cas graves détectés chez des patients vaccinés concernent principalement des personnes dont la vaccination remonte à plus de six mois. C’est pourquoi les nouvelles mesures décrétées par le ministère devraient également accélérer l’injection d’une troisième dose. A cet effet, un appel a déjà été lancé aux personnes concernées pour se présenter aux centres de vaccination. Pour ces derniers, ajoute Al Ahdath Al Maghribia, tout un dispositif est prévu afin qu’ils puissent remplir leur mission face aux nouvelles exigences. De nouveaux centres devraient même être aménagés, tandis qu’il est prévu de mobiliser les hôpitaux publics dans l’opération de vaccination. A cela s’ajoutent les unités mobiles qui devraient se déplacer pour toucher les plus de 65 ans.
C’est dire l’ampleur des changements qui devraient intervenir dans la gestion de la campagne de vaccination, dont il est attendu une nouvelle accélération dès les prochains jours. L’objectif, tel que le rappelle le quotidien arabophone, est d’arriver rapidement à un nombre de 28,8 millions de personnes vaccinées, soit 80% de la population totale. Cela permettra au Maroc d’atteindre l'immunité collective tant attendue et de pouvoir ainsi lever l’ensemble des mesures restrictives mises en place pour la gestion de la propagation du virus.