Le ministre de la Santé Khalid Ait Taleb a tenu ce lundi une conférence de presse à Rabat, au lendemain de la décision annoncée par son ministère et celui de l'Intérieur de fermer les entrées et les sorties des flux de voyageurs dans huit villes du Royaume.
Le ministre a tout d’abord affirmé que le reconfinement pourrait être envisageable, mais il n'est actuellement pas à l'ordre du jour, étant donné que ses mesures liées sont très difficiles à prendre.
Khalid Aït Taleb a toutefois lancé un cri d’alarme sur l’évolution de la situation épidémiologique au Maroc, qui est devenue préoccupante au regard du rythme de propagation du virus, qui touche durement la population des huit villes mises en quarantaine.
«Il y a eu un relâchement chez les citoyens en matière de respect des gestes barrières», a déploré le ministre.
Le pays n’a pas connu une pareille propagation du virus au cours des 3 mois de confinement, a-t-il indiqué. Pour la seule journée du 27 juillet, 12 cas positifs ont été admis en réanimation, ce qui démontre la gravité de la situation.
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Le ministre était accompagné lors de cette conférence de presse par Moulay Said Afif et Abdelfattah Chakib, tous deux professeurs en virologie.
Les deux médecins spécialistes ont mis en garde contre une flambée des cas de contamination, ce qui risquerait d’influer sur le système sanitaire du pays, au détriment des soins pour d'autres catégories de malades.
A la question de savoir pourquoi la population n'a été avertie que très tardivement du confinement des huit villes, dimanche 26 juillet 2020 dans la soirée, le ministre a répondu que la gravité de la situation avait incité le gouvernement à prendre cette décision «parce que le virus n’attend pas».
Khalid Aït Taleb a par ailleurs regretté que les personnes positives au coronavirus ne se déclarent pas suffisamment tôt, dès qu'elles soupçonnent une contamination par le virus.
Concernant la ville de Casablanca, le ministre a souligné qu’il n'était pas exclu d’ouvrir l’hôpital de campagne installé à la foire de Casablanca, mais il a soulevé la question du manque de personnel soignant.