Au niveau international, l’efficacité de la Chloroquine dans le traitement des infections au Coronavirus fait encore débat. Au Maroc, la question semble tranchée. Dans ses derniers rapports sur l’évolution de la pandémie, le ministère de la Santé fait état d’une hausse du nombre des rémissions, dont le taux avoisine aujourd’hui les 13%, alors que le taux de morbidité a, en revanche, nettement régressé pour frôler les 4%, relève le quotidien Al Massae dans sa livraison du lundi 27 avril. Que s’est-il passé pour que le taux de mortalité liée au coronavirus, que le chef du gouvernement avait qualifié auparavant d’«inquiétant», baisse à ce point ?
Dans un récent passage à la télévision, explique le quotidien, Mohamed Lyoubi, directeur de l’Epidémiologie au ministère de la Santé, a fait état de plusieurs indicateurs positifs liés notamment au traitement à la Chloroquine que le Maroc a adopté malgré la polémique qui l’entoure à l’échelle internationale. Le même Lyoubi avait affirmé, auparavant, que pour s’assurer de manière tranchée de l’efficacité de la Chloroquine, il fallait surveiller certains indicateurs dont l’évolution montre l'efficacité ou l'inefficacité du protocole de traitement. Aujourd’hui, le directeur de l’Epidémiologie parle de ce traitement avec plus d’assurance, note Al Massae.
Le responsable du ministère de la Santé a ainsi expliqué la hausse du nombre des remissions et la nette régression des cas de décès par l’efficacité du protocole de traitement adopté au Maroc. Ce protocole, combiné à un antibiotique, a donné des résultats probants, a-t-il affirmé. Et d'ajouter que la prise en charge précoce des cas infectés et leur traitement selon ce protocole jouent également un rôle important dans les résultats actuels.
Pour mieux prouver l’efficacité de ce protocole, le directeur de l’Epidémiologie note que la durée de traitement est nettement moins longue qu’avant son adoption. Les patients passent moins de temps sous traitement, ce qui influe de manière positive sur le nombre de remissions. En même temps, le nombre des patients en réanimation est relativement très faible. Tous ces facteurs, affirme Mohamed Lyoubi, montrent l’efficacité de ce protocole adopté, rappelle-t-il, par une commission scientifique en se basant sur les résultats des études internationales sur le sujet.
Bien sûr, le directeur de l’Épidémiologie n’a pas manqué de parler des effets secondaires de ce traitement qu’il considère, somme toute, ordinaires. Tout traitement, laisse-t-il entendre, suppose des effets secondaires. Le traitement à la Chloroquine n’échappe pas à la règle. Or, c’est justement ce point, entre autres, qui est à l’origine de la polémique qui enfle actuellement autour de ce traitement, précise le quotidien.
Citant l’agence française AFP, le quotidien souligne ainsi que l'antipaludéen Chloroquine et l'un de ses dérivés ont des effets secondaires graves, d’après l'Agence européenne des Médicaments (EMA) qui a mis en garde contre ce traitement. Les effets bénéfiques de la Chloroquine et de l'Hydroxychloroquine n'ont «pas encore été démontrés», affirme la même source. De récentes études ont fait état de problèmes graves et, dans certains cas, fatals, de rythme cardiaque. De même, ces traitements sont susceptibles de causer des problèmes de foie et de reins et d'endommager des cellules nerveuses, ce qui peut provoquer des convulsions et une hypoglycémie.