On s'en doutait. C’est désormais (quasi) certain. La saison du pèlerinage dans les lieux saints de l’islam est annulée cette année, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du mercredi 13 mai. En cause, la propagation, qui sévit toujours dans les quatre coins du globe, du nouveau coronavirus et le risque de contamination qu’un rassemblement tel que le pèlerinage à la Mecque peut représenter.
L'hypothèse d'une annulation est renforcée par le gel actuel de tous les vols aériens de par le monde, la cession d’activité des agences de voyage et des hôtels et le flou persistant entourant une éventuelle fin des ravages du coronavirus d’ici juillet, mois prévu du démarrage du hajj.
Des sources citées par le quotidien affirment que les préparatifs pour l'accomplissent de ce cinquième pilier de l’islam commencent d’ailleurs au mois de Chaâbane, période où agences de voyage et départements officiels des pays émetteurs de pèlerins concluent leurs contrats avec les professionnels saoudiens du voyage et s’acquittent de 80% des frais convenus. Mais, souligne Assabah, la pandémie a bouleversé ce calendrier et «aucun signe ne semble prédire que la situation est amenée à changer». D'ailleurs, il y a eu de nombreux désistements de candidats au pèlerinage, dès l’apparition du virus. Certains se sont même mobilisés pour se faire rembourser les frais engagés. Toutes les parties concernées par le pèlerinage, côté Maroc, ont bloqué leurs actions et stoppé les avances et autres paiements de taxes relatives au hajj.
En Arabie saoudite, 40.000 cas ont été recensés par les autorités. Signe que rien ne va plus dans ce pays qui ne pourra compter sur les recettes du hajj pour se remettre. L'Arabie saoudite a d'ailleurs annoncé, lundi, un plan d'austérité prévoyant un triplement de la taxe sur la valeur ajoutée et la fin des allocations mensuelles à ses citoyens, en réaction à la chute historique du prix du pétrole et à la pandémie de Covid-19.
Premier exportateur de brut au monde, le royaume espère engranger 100 milliards de riyals (24,61 milliards d'euros) à la faveur de ces mesures, qui pourraient toutefois susciter un mécontentement de l'opinion publique."Il a été décidé la fin du versement de l'allocation de vie chère à partir de juin 2020 et le passage de la TVA de 5% à 15% à compter du 1er juillet", a déclaré le ministre des Finances, Mohammed al-Jadaan, à l'agence officielle SPA. Par ailleurs, le gouvernement "annule, étale ou reporte" les dépenses liées aux grands projets de développement destinés à moderniser l'économie et à la rendre moins dépendante des exportations de pétrole, a-t-il ajouté.