Les FAR ont installé, au sein de la base militaire de Benguerir, un nouvel hôpital de campagne dédié aux malades atteints par le coronavirus. Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du jeudi 20 août, que cet hôpital doté de 380 lits est venu renforcer la capacité litière de l’ancien hôpital (350 lits) créé le 14 juin dernier. Le staff médical est composé de plusieurs médecins spécialisés en pneumologie, en réanimation et en anesthésie, en plus de médecins militaires spécialisés en biologie et en pharmacologie. Selon des sources autorisées, la création de cette nouvelle unité médicale survient après l’augmentation exponentielle du nombre de personnes infectées par le coronavirus et la saturation des lits dans les hôpitaux de Marrakech.
Le flux des malades était tel que beaucoup de patients ont été contraints de s’installer dans les jardins de l’hôpital ou près des toilettes et à même le sol, à proximité des chambres réservées aux malades atteints de Covid-19. Autant dire que la situation épidémique est gravissime dans la région de Marrakech-Safi, et particulièrement dans la préfecture de Marrakech. A tel point que la situation est devenue incontrôlable dans l’hôpital Ibn Zohr, dont le personnel n’arrive plus à contenir le flux continu des malades et la hausse du nombre de cas graves et de décès. C’est ainsi que beaucoup de voix s’élèvent pour réclamer l’installation, sur la place Bab Jdid de Marrakech, d’un hôpital de campagne doté de médecins militaires, afin de circonscrire la crise sanitaire dans la ville ocre.
Le quotidien Al Massae rapporte que l’antenne régionale de l’Association de défense des droits de l’Homme au Maroc a relevé plusieurs dysfonctionnements et violations dans la gestion de la pandémie. Des dysfonctionnements qui expliquent l’aggravation de la situation épidémique. L’Association cite notamment la succession des détachements et des démissions au niveau des services administratifs, la carence de compétences, ainsi que l’absence de planification et de stratégie au sein de la direction régionale de la Santé. Elle souligne, par ailleurs, que les médecins, infirmiers et techniciens exercent dans des conditions précaires et sont particulièrement exposés au risque de contamination.
D’ailleurs, plusieurs membres du staff médical ont été durement touchés par la pandémie. Leurs collègues n’ont cessé de protester contre ces négligences, notamment au sein des hôpitaux universitaires Mohammed VI et Ibn Zohr. Pis encore, certains acteurs du secteur médical évoquent la disparition d’une partie du matériel et des équipements médicaux auxquels le Fonds de gestion du coronavirus avait dédié un budget conséquent. Une situation gravissime qui nécessite l’ouverture d’une enquête afin de déterminer les responsabilités des uns et des autres, conclut l’antenne de l’Association de la défense des droits de l’Homme à Marrakech.