Le ministère de la Santé a décidé d’élargir aux laboratoires privés agrémentés le dépistage du coronavirus. Ces derniers seront, en outre, autorisés à prendre en charge les voyageurs, les étudiants, les fonctionnaires ainsi que les salariés des entreprises privées. Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du lundi 14 septembre, que la décision a été prise suite aux multiples critiques proférées contre la politique de dépistage suivie par le ministère.
Les restrictions imposées aux laboratoires privés furent à l’origine de la faiblesse du nombre des personnes testées et ont causé des retards aussi bien dans la prise en charge que dans la délivrance des résultats. Une situation qui peut avoir de graves répercussions sur la situation épidémiologique de notre pays.
La circulaire du ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, vient aussi à point nommé pour réactualiser le cahier des charges relatif au dépistage du Covid-19 par les laboratoires privés. Cette circulaire exige, toutefois, que le résultat du test soit donné à la personne concernée dans un délai de 24 heures, avec l’obligation d’aviser simultanément le ministère de la Santé.
Il faut signaler que plusieurs experts dans le domaine de la santé avaient vivement critiqué le fait que les résultats des analyses ne soient disponibles qu’après une semaine. Un retard, ajoutent-ils, qui est dû à la faiblesse du système de dépistage, d’où des carences dans la prise en charge des malades. Du coup, leur état de santé risque de s’aggraver, voire de les mener à une aggravation de leurs symptômes ou à leur décès, et, qui plus est, de répandre le virus au sein de leurs contacts.
Le quotidien Al Massae rapporte que le docteur Tayeb Hamdi, vice-président de la Fédération nationale de la santé, a indiqué que l’élargissement du dépistage à d’autres laboratoires privés constitue une étape importante dans la lutte contre la pandémie. Sauf, précise-t-il, qu’il y a un problème au niveau de la couverture sociale de cette opération. Il faut, poursuit le docteur, que la CNSS, la CNOPS et les autres caisses d’assurance prennent en charge le coût des analyses en concluant des accords avec les laboratoires privés.
Il existe, poursuit-il, 12 millions de Marocains qui bénéficient de la couverture médicale mais ils ne sont pas tous en mesure de payer directement le coût du dépistage et d’attendre qu’ils soient remboursés par les caisses d’assurance maladie. Aussi, préconise le docteur Hamdi, il faut qu’un contrat soit signé entre les deux parties pour que l’opération soit réalisée avec la seule carte d'adhérent de l'assuré, en attendant que les caisses d’assurance remboursent les laboratoires à chaque fin de mois.