La ville de Marrakech, longtemps classée dans la zone 2 avec toutes les restrictions que cela implique, s'est réveillée, vendredi 16 octobre, sur la bonne nouvelle de son reclassement dans la zone 1.
Le passage de la ville ocre de la zone 2 à la zone 1 signifie la levée de plusieurs restrictions instaurées pour limiter la propagation du virus. La plus importante étant l'interdiction de déplacement de et vers la ville, sauf autorisation exceptionnelle. Mais, à en croire le journal Al Akhbar dans son édition du lundi 19 octobre, la joie des Marrakchis n'aura duré que quelques heures puisque, samedi, toutes les mesures de contrôle précédemment allégées ou supprimées ont été réactivées. Le journal fait le récit de ces deux jours rocambolesques où la ville ocre a senti le vent de la liberté souffler pour quelques heures. En effet, vendredi dernier, la nouvelle du passage de Marrakech en zone 1 s'est propagée dans la ville comme une traînée de poudre, au grand bonheur des habitants. Les Marrakchis, soulagés, ont observé avec plaisir les éléments de la gendarmerie royale et de la police nationale supprimant certains barrages policiers et points de contrôle, comme ils ont savouré l'allègement des procédures de surveillance et de contrôle. La décision a même été annoncée par le wali de la région, Kassi Lahlou lui-même, à tous ceux qui passaient dans son bureau, rapporte Al Akhbar qui ajoute que l'ensemble des services de la gendarmerie royale et de la police, ainsi que toutes les instances concernées, ont été informés de la décision. Les autorités ont entamé, le jour même, la suppression des barrages et ont pris attache avec les professionnels du transport dans la gare routière pour les informer que l'autorisation exceptionnelle de déplacement n'était plus obligatoire pour voyager de ou vers la ville de Marrakech. Au début de la soirée de vendredi, les autocars ont ainsi pu quitter la gare routière sans qu'aucune attestation ne soit demandée aux passagers. Le long des routes nationales reliant Marrakech à Agadir, Casablanca, Ouarzazate ou encore Safi, les éléments de la gendarmerie royale ne se sont à aucun moment interposés face aux autocars. La situation changera complètement vers 22h, lorsque les professionnels de transport ont été appelés à temporiser: il s'agissait de ne pas généraliser le classement de la ville de Marrakech en Zone 1 et la suppression des autorisations de circulation. Plus encore, des informations sûres assurent que la situation allait rester inchangée et que les autorisations resteraient toujours d'actualité.
Selon Al Akhbar, les autorités centrales examinaient toujours la situation épidémiologique nationale et la décision de la suppression des autorisations de circulation entre les villes était toujours à l'étude.
Le lendemain, samedi matin, les éléments de la gendarmerie royale ont repris du service au niveau des entrées et sorties de la ville pour contrôler les autorisations.
Cela a créé un vent d'indignation chez les personnes contrôlées qui disaient avoir reçu l'information de la suppression des autorisations. Un vent d'indignation qui a de même soufflé parmi les habitants de la ville qui ont vécu quelques heures de liberté avant de retrouver l'étrange quotidien imposé par l'état d'urgence sanitaire.