Le docteur Mouad Mrabet, coordonnateur du Centre national des opérations d’urgence de santé publique, estime que la situation épidémiologique au Maroc connaît une nette amélioration. A preuve, ajoute-t-il, les cas infectés par le coronavirus ne dépassent pas 21,8 pour une population de 100.000 habitants, dont 91% ont été détectés dans le cadre du système de suivi des personnes contacts.
Quant au taux de mortalité, il ne dépasse pas 2,6% sachant qu’au pic de cette pandémie, il a atteint plus de 7% chez les patients contaminés. Autant dire, ajoute le docteur Mrabat, que tous les indicateurs sont au vert avec un taux de guérison de 86,7% et une forte baisse des cas graves.
Ce taux de guérison, parmi le plus bas dans le monde, est dû notamment à la détection des foyers de contamination, au dépistage précoce et à la prise en charge avant même que les personnes testées positives ne présentent des symptômes. Ceci étant, il ne faut pas oublier que ce nombre élevé de guérisons est dû essentiellement au protocole thérapeutique adopté par le Maroc basé sur l’hydroxychloroquine.
Le problème demeure dans la hausse de l’indice de contagiosité provoqué par les foyers de contamination dans les milieux familial et professionnel. Une contamination qui augmente le nombre de cas contacts, lesquels deviennent la cause directe de la vitesse de transmission du Covid-19. C’est la multiplication de ces foyers qui fait dire au docteur Mrabat que l’on n’a pas encore gagné la bataille.
C’est dire que tout relâchement peut déclencher une deuxième vague encore plus dangereuse que la première et saper ainsi tous les efforts déployés depuis trois mois. Il est donc impératif, prévient le docteur Mrabat, que les citoyens prennent toutes les précautions en matière d’hygiène et de distanciation sociale.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du samedi 6 juin, que le docteur Mrabat se montre confiant quant à la capacité de gestion de l’après-confinement par le ministère de la Santé en matière de surveillance épidémique, de dépistage et de prise en charge. D’ailleurs, ajoute-t-il, ce département est en train d’élaborer un cahier de charges pour permettre aux laboratoires privés qui répondent aux normes scientifiques et techniques de réaliser des tests (PCR) de diagnostic du Covid-19.
Sauf qu’il y a un hic, révèle le quotidien Assabah dans sa livraison datée du samedi 6 juin. En effet, de nombreux citoyens qui ont voulu faire des tests ont été confrontés à divers obstacles. Les hôpitaux publics ainsi que l’Institut Pasteur imposent des conditions à la réalisation des tests de dépistage. L’intéressé doit notamment présenter des symptômes du Covid-19.
Du coup, beaucoup de citoyens désireux de faire tester leurs employés ont fini par les reprendre en prenant tous les risques de contamination. Certains d’entre eux se sont adressés aux laboratoires privés mais ils ont été choqués par les prix exorbitants. La plupart de ces laboratoires réclament plus de 4.000 dirhams par test alors qu’il avait été question d’un prix plafonné entre 400 et 500 dirhams.
Les propriétaires de cafés et de restaurants se sont, eux aussi, abstenus de faire dépister leurs employés pour la même raison. D’autant que ces analyses ne sont pas couvertes par la CNSS, ni même par la plupart des compagnies d’assurance maladie.