L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a ainsi recommandé hier, mardi, leur usage, en même temps que des corticoïdes, chez les patients atteints de cas graves de Covid-19, a-t-elle annoncé.
Le tocilizumab, administré par intraveineuse, avait présenté des résultats mitigés lors de divers essais cliniques de moins grande ampleur, mais cette étude, publiée dans la revue scientifique JAMA, compile les résultats de 27 essais cliniques dans 28 pays. Elle est la première à porter sur un nombre si important de personnes.
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Le tocilizumab est commercialisé sous le nom d'Actemra ou RoActemra (laboratoire Roche), selon les marchés où il est vendu.
Selon l’auteur principal de cette étude clinique, Manu Shankar-Hari, professeur au King's College de Londres, il s'agit d'un "élément de preuve définitif".
Cette analyse a porté sur les anticorps monoclonaux sarilumab et tocilizumab, des médicaments utilisés à l'origine contre la polyarthrite rhumatoïde.
On les appelle des antagonistes de l'interleukine 6, car ils bloquent le récepteur de cette protéine. Or cette dernière joue un rôle dans le processus de sur-réaction immunitaire parfois déclenché par le coronavirus, entraînant une hyper-inflammation responsable des cas les plus graves de Covid-19.
Parmi les patients hospitalisés, administrer l'un de ces deux médicaments en même temps que des corticoïdes a réduit le risque de décès de 17%, comparé à l'usage de corticoïdes seuls. Les corticoïdes comme la dexaméthasone, qui ont eux-aussi un effet anti-inflammatoire, ont été le premier traitement à prouver réduire la mortalité due au Covid-19.
Dans le détail, cette étude a étudié 10.930 patients, dont 6.449 ont reçu le traitement (sarilumab ou tocilizumab), et 4.481 des soins habituels ou un placebo.
Le risque de décès au bout de 28 jours parmi le groupe ayant reçu le traitement était de 22%, contre 25% pour les autres.
En isolant seulement les personnes ayant reçu simultanément le traitement et des corticoïdes, le risque de décès tombait même à 21%.
Par ailleurs, le risque de devoir avoir recours à un respirateur artificiel était également diminué avec le traitement.
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"La science a fait son travail, nous devons maintenant tourner notre attention vers les questions d'accès", a déclaré Janet Diaz, responsable de l'OMS citée dans un communiqué. "Compte tenu des inégalités mondiales pour les vaccins, les gens dans les pays les plus pauvres sont les plus exposés aux cas graves de Covid-19. Ce sont eux que ces médicaments doivent atteindre."
Une étude britannique, publiée en février, avait déjà fait état de résultats encourageants concernant le tocilizumab. Menée dans le cadre du vaste essai clinique Recovery, cette étude sur 4.000 patients hospitalisés avait montré une réduction du risque de décès et du besoin de respiration artificielle.