Félicité par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Maroc fait partie de la short-list des pays ayant réussi leur campagne de vaccination. Pour continuer sur sa lancée, le Royaume a ouvert, en début de semaine, la voie aux vaccins Spoutnik V et Johnson & Johnson.
Deux vaccins, une même technologie…
Le vaccin russe et le vaccin américain reposent tout deux sur la même technologie, celle du vecteur viral, appelé aussi adénovirus. C’est aussi le cas pour le vaccin AstraZeneca, déjà utilisé au Maroc à une différence prés, comme l’explique le docteur Tayeb Hamdi.
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«Les vaccins Spoutnik V et Johnson & Johnson, comme celui d’AstraZeneca, utilisent la technique du vecteur viral, contrairement à Pfizer et Moderna qui reposent sur la technologie de l’ARN messager et à Sinopharm qui lui se base sur le virus désactivé. Les vaccins russe et américain utilisent des adénovirus humains alors que le vaccin AstraZeneca se base sur un adénovirus du chimpanzé», explique le vice-président de la Fédération nationale de la santé.
L’adénovirus est un virus support peu virulent et sans risque pour l’être humain. Une fois transformé, y sont rajoutées des instructions génétiques d'une partie du virus responsable du Covid-19. Une fois dans les cellules, une protéine typique du SARS-CoV-2 est produite et éduque le système immunitaire à le reconnaître.
«Autre particularité, le vaccin russe Spoutnik V utilise deux adénovirus humains différents. Celui de la première dose est différent de celui de la deuxième dose. Selon les experts du laboratoire russe Gamelya, le fabricant, cette particularité permet d’éviter que le système immunitaire du corps humain attaque la deuxième dose et réduisent l’efficacité du vaccin et donc l’immunité», poursuit le Dr. Tayeb Hamdi.
Efficacité et mode d’administration…
Le vaccin russe Spoutnik V, administré en deux doses à 21 jours d’intervalles, présente une efficacité de près de 92%, selon les études publiées.
Les résultats, publiés dans la revue scientifique de référence The Lancet, proviennent du dernier stade des essais cliniques du vaccin, la phase 3, qui porte sur près de 20.000 participants. Comme toujours en pareil cas, ces résultats émanent de l'équipe qui a élaboré le vaccin, puis mené les essais, et ils ont ensuite été soumis à d'autres scientifiques indépendants avant publication.
Les participants à l'essai, mené entre septembre et novembre 2020, ont tous reçu deux doses de vaccin ou de placebo à trois semaines d'intervalle. À chaque fois, cela s'accompagnait d'un test PCR. Dans les jours suivant l'administration de la deuxième dose, un test PCR n'était réalisé que chez les personnes qui développaient des symptômes.
Au total, 16 volontaires sur 14.900 qui avaient reçu les deux doses du vaccin ont été testés positifs (soit 0,1 %), contre 62 sur 4.900 qui avaient reçu le placebo (soit 1,3 %).
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L’efficacité du vaccin américain Johnson & Johnson s’établit à 66% pour prévenir les formes modérées à sévères du Covid-19. Un taux qui regroupe des réalités différentes entre les pays: de 72% aux Etats-Unis, il passait à 64% en Afrique du Sud, où un variant (B.1.351) était déjà ultra-majoritaire au moment de l'essai clinique, selon les données analysées par l'Agence américaine des médicaments.
Son efficacité a été testée lors d'essais cliniques sur environ 40.000 personnes âgées de 18 ans ou plus dans plusieurs pays, notamment les Etats-Unis, le Mexique, le Brésil et l'Afrique du Sud. Environ la moitié a reçu le vaccin, l'autre moitié un placebo, et les deux groupes ont été comparés.
A l’inverse des autres vaccins, le vaccin américain est administré en une seule dose, un avantage conséquent selon le Docteur Tayeb Hamdi.
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«Un vaccin qui nécessite une seule injection facilite la campagne de vaccination et permet le respect de la stratégie vaccinale. Cela permet aussi de faire vite, quand on fabrique 1 milliard de doses, nous immunisons 1 milliard de personnes alors qu’avec un vaccin qui nécessite en deux doses, 1 milliard de doses permettent d’immunisées 500 millions de personnes. Des études de modélisation ont montré qu’un vaccin en une seule dose, même avec une efficacité de 55%, peut être plus utile qu’un vaccin efficace à 95% en deux doses» explique le médecin.
Effets indésirables…
Les vaccins Spoutnik V et Johnson & Johnson ne différent pas des autres vaccins. Les effets secondaires les plus fréquemment observés lors des essais cliniques étaient une douleur à l'endroit de l'injection, des maux de tête, de la fatigue et des courbatures.
En Afrique du Sud, au moins un cas d'anaphylaxie (grave réaction allergique) a été observé, selon Johnson & Johnson. De telles réactions, quoique très rares, ont aussi été provoquées par des injections des vaccins de Moderna et Pfizer.
Autorisations, coût et logistique…
L’Afrique du Sud a été le premier pays à autoriser le vaccin Johnson & Johnson, dès la troisième semaine de février 2021. Les Etats-Unis lui ont emboîté le pas le 27 février, puis le Canada le 5 mars. Une demande d’autorisation a été déposée en Europe mi-février et le feu vert de l’Agence européenne des médicaments (EMA) est attendu pour ce 11 mars. Elle a fait l’objet d’une évaluation continue par l’EMA depuis le 1e décembre.
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Hier, un communiqué du Fonds d’investissement direct russe (RDIF) annonçait l’approbation du vaccin russe par les autorités marocaines. Il était également précisé que le vaccin Spoutnik V était approuvé pour une utilisation dans 48 pays dans le monde.
Concernant la logistique, les conditions de conservation sont similaires et restent peu contraignantes. Les deux vaccins peuvent être conservés à des températures positives, entre 2 et 8 degrés.
En terme de coûts, le prix du vaccin américain est de 6 euros la dose contre près de 8 euros la dose pour le vaccin russe.