Alors que la première vague du nouveau coronavirus Covid-19 n’est pas complètement endiguée, la question d’une deuxième vague du virus, plus virulente que la première, se pose déjà. C’est du moins le risque soulevé par des experts marocains en virologie suite à la multiplication des foyers industriels et l’enregistrement de nouveaux cas de Covid-19. Cette seconde vague se fera probablement en début d’automne et en hiver, à l’occasion de l’apparition des grippes saisonnières, précisent-ils.
La crainte de ces experts s’explique, entre autres, par la confirmation d’une deuxième vague en Corée du Sud et dans certains autres pays qui avaient pourtant maîtrisé la situation en adoptant une stratégie très poussée de tests et de traçage des contacts des malades. Dans une déclaration au quotidien Al Ahdath Al Maghribia, qui se penche sur ce sujet dans son édition de ce mardi 30 juin, le docteur Mouad Mrabet, coordonnateur du Centre national des opérations d’urgence de santé publique, affirme que le ministère de la Santé estime que le nombre de cas devrait augmenter avec la levée du confinement, sans écarter le risque d’une deuxième vague de la pandémie.
C’est pourquoi, explique-t-il, le ministère de la Santé a pris toutes les dispositions nécessaires pour faire face à la situation. D’ailleurs, le système de surveillance épidémiologique permet au ministère de poursuivre sa mission de dépistages massifs et rapides, la gestion des foyers et le soutien des laboratoires privés impliqués dans l’opération avec du matériel et des kits de dépistage par la PCR (réaction de polymérisation en chaîne), la formule des unités mobiles de dépistage et la mise en place des hôpitaux de campagne dans certaines régions.
Ce spectre d'une deuxième vague a également été soulevé par le professeur Mustapha Naji, virologue et directeur du laboratoire de virologie à l'université Hassan II de Casablanca. Le scénario reste probable, souligne-t-il. Ce qui exige, ajoute-t-il encore, des préparatifs et des mesures appropriées, en maintenant les règles de sécurité sanitaire. Ainsi, le professeur Mustapha Naji estime que l’ouverture des frontières pourrait multiplier les risques de cette deuxième vague, en cas de non-respect des mesures de prévention et de sécurité sanitaire. Autant dire qu’aucun relâchement dans l’application de ces mesures ne sera toléré. Enfin, rappelle le quotidien, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait déjà mis en garde contre une deuxième vague qui pourrait être plus fatale que la première, puisqu’elle sera associée à d’autres épidémies saisonnières.