Dans son édition du 12 mai, Al Ahdath Al Maghribia revient sur l’évolution de la pandémie depuis le 2 mars, date d’entrée au Maroc du patient zéro, sans écarter l’éventualité d’un prolongement de l’état d’urgence. Un constat entériné par une publication du porte-parole du gouvernement et ministre de l’Education nationale, Saïd Amzazi, partagée sur les réseaux sociaux. Le ministre y invite les citoyens à respecter scrupuleusement l’état d’urgence, la courbe ne s’aplatissant toujours pas. «Nous avons évité le pire grâce à l’esprit de solidarité dont tout un chacun a fait preuve, mais nous devons poursuivre cette lutte. Nous devons tous affronter cette crise avec responsabilité en veillant au respect de l’état d’urgence».
Depuis que le Covid-19 a foulé le sol national (2 mars), la courbe des contaminations s’est inscrite dans un mouvement haussier au fil des cinq premières semaines, ce qui portera rapidement le nombre global à 542 cas, suite à l’apparition de foyers commerciaux et familiaux à Meknès et Casablanca. La sixième semaine enregistre une légère décélération du nombre de contaminés recensés par les autorités sanitaires, qui ressort à 98 cas, du fait principalement de l’instauration du confinement généralisé et de l’implication des citoyens et des forces de l’ordre dans le maintien de l’état d’urgence sanitaire.
La propagation du virus prend une toute autre ampleur à partir de la 7ème semaine où le nombre de cas recensés s’envole de 640 à 1.194. «Cette période coïncide notamment avec la détection d’un foyer au niveau du centre pénitentiaire de Ourzazate, considéré par le ministère de la Santé comme un foyer épidémique», note le journal.
Une phase suite à laquelle la courbe des contaminations recensées par semaine s’inscrit dans une phase de consolidation (1210) au cours de la 8ème semaine, avant de marquer un repli à 838 cas confirmés à l’issue de la 9ème semaine. Mais le répit fut de courte durée puisque, entre le 4 et le 10 mai, la courbe a bondi pour atteindre à nouveau 1.160 cas sous l’effet de l’apparition de foyers industriels et familiaux dans la région de Casablanca-Settat et Tanger-Tétouan-El Houceima. Dans l’état actuel, la détection de nouveaux foyers épidémiques dans les quartiers industriels de Bernoussi à Casablanca et de foyers familiaux à Salé plaide en faveur d’une poursuite de la hausse des contaminations.
A l’heure où nous mettons sous presse, le nombre global de contaminations au Coronavirus, tel qu’annoncé par le directeur de l’Epidémiologie et de la lutte contre les maladies au ministère de la Santé, Mohamed El Youbi, s’élève à 6.281, dont 218 nouveaux cas d’infection confirmés pendant les dernières 24 heures.
La répartition géographique des infections souligne la prédominance de la région de Casablanca-Settat qui compte toujours le plus grand nombre de cas confirmés avec un taux de 27,52%, talonnée par Marrakech-Safi (19,2%), Tanger-Tétouan-Al Hoceima (14,36%), Fès-Meknès (14,15%) et, dans une moindre mesure, Drâa-Tafilalet et Rabat-Salé-Kénitra. Pour ce qui est des régions de Laâyoune Sakia Al-Hamra et Dakhla Oued-Dahhab, elles n’enregistrent aucun cas dans les hôpitaux en charge du Covid-19. Concernant les enfants de moins de 14 ans, on compte 540 enfants infectés sur un total de 6.063 cas confirmés, soit un taux de 9%. Près de 1,3% de ces enfants sont dans un état de santé critique, alors que l’immense majorité présente de légers symptômes ou est asymptomatique.