Déjà bien connue des amateurs de cuisine healthy pour ses innombrables qualités nutritives, la culture du quinoa, ou «riz des Incas», tend à s'imposer auprès des agriculteurs de plusieurs régions du Royaume où les conséquences de la sécheresse se font ressentir.
Au cours d’une tournée régionale afin de faire découvrir aux agriculteurs marocains cette «graine magique», endémique en Amérique du Sud, Ilham Abidi, ingénieure agronome à l’Office régional de mise en valeur agricole de la Moulouya, explique que le quinoa, plante voisine de l'épinard et de l'amarante, produit des graines récoltées après maturation.
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Ilham Abidi précise aussi que le quinoa a de grandes valeurs nutritives: très riche en minéraux, vitamines et acides aminés, cette graine est considérée comme étant une protéine complète, et donc à même de contribuer sainement à un apport énergétique quotidien.
Mis à part ces vertus, il s'agit là aussi d'une plante qui sait très bien résister aux sécheresses et à la salinité de l'eau, contrairement à d'autres céréales auxquelles il faut de grandes quantités d’eau. Cultiver le quinoa est donc une solution alternative parfaite, à même de faire face à une raréfaction des ressources hydriques.
L'ingénieure agronome explique aussi qu'en plus d'un cycle de croissance court, qui ne dépasse généralement pas quatre mois, son rendement est très important au moment de la récolte, comparativement à celui d'autres céréales. Il s'agit donc là d'une culture plus rentable pour les agriculteurs, qui commencent d'ores et déjà à adapter leur production aux effets du changement climatique.
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Interrogée par Le360, Sanaa Bouhriya, gérante d'une coopérative de Berkane a expliqué que devant cet exposé, elle envisageait elle aussi de faire planter du quinoa, compte tenu de son apport aux agriculteurs, dont les cultures subissent le retard des pluies.
Une vision que partage un activiste écologique, président de l'association «Humains et Environnement» à Berkane. Pour Najib Bachiri, la culture au Maroc de cette légumineuse originaire d'Amérique du Sud participera à préserver la nappe phréatique, de même que les réserves en eau dans la région, qui ont atteint un niveau critique.
Le quinoa pourrait donc prendre davantage de place dans les étals des marchés au Maroc au cours des prochaines années. Une culture qui serait même appelée à se substituer à celle du blé, du riz ou celle d’autres céréales, très «hydrivores», alors même que les ressources en eau se raréfient.