Une révélation extrêmement dangereuse, tombée ce mercredi 3 septembre. "L’élément des FAR arrêté par la BNPJ a approché, via les réseaux sociaux, d’anciens soldats marocains dans la tentative de les enrôler au profit de l’organisation terroriste d’Abou Bakr el-Baghdadi, Daach", dévoile Al Ahdath Al Maghribiya, daté de ce mercredi 3 septembre, qui indique tenir cette information de "sources confidentielles". Le soldat, arrêté dernièrement par des éléments de la BNPJ, sur la base d’un rapport d’enquête réalisé par les services de la Direction générale de la sécurité territoriale (DGST), en collaboration avec une unité spéciale relevant de l’état-major de la gendarmerie royale, s’était rendu à cette fin dans les provinces sahariennes, révèlent les sources d’Al Ahdath, en faisant état de "rencontres discrètes" entre le soldat incriminé et des djihadistes aguerris au combat.
Face à cette nouveauté extrêmement grave, surgit la question : Pourquoi cibler alors des éléments de l’armée marocaine ? S’agit-il d’un changement dans la stratégie de recrutement mise en place par Daach ? Toujours selon Al Ahdath, le pari sur d’anciens soldats s’expliquerait par une volonté de Daach "d’enrégimenter des éléments déjà rodés au maniement des armes et aux techniques de combat". Pour ce faire, le soldat recruteur, "profondément influencé par l’un des théoriciens du courant takfiriste à Fès", était entré en contact avec des éléments extrémistes s’activant dans les cellules électroniques chargées d’embaucher, au profit de Daach, des combattants pour accomplir le jihad sous la bannière de l’Etat islamique (EI), basé en Syrie et en Irak. A cet effet, le Maroc est devenu une véritable "pépinière" de candidats au Jihad pour l’hydre terroriste d’El Baghdadi.
Marocains de Daach, le "palmarès" de l’horreur !
Le Maroc classé troisième à l’échelle du monde arabe dans le recrutement des combattants au profit de Daach, révèle un rapport du centre de recherche américain, PEW, cité par le quotidien Al Massae. "Plus de 1.500 Marocains ont rejoint les rangs de l’Etat islamique, arrivant troisième à l’échelle arabe après la Tunisie (3.000) et l’Arabie saoudite (2.500)", indique ce think tank basé à Washington, dans son dernier rapport, une sorte de cartographie des jihadistes arabes à l’œuvre sous le drapeau de Daach. En dehors du monde arabe, la cartographie du centre américain met la Russie en tête du peloton des pays étrangers à compter le plus grand nombre de combattants (800) enrôlés par l’Etat islamique, suivie de la France (700). Tout compte fait, environ 12.000 étrangers combattraient aujourd’hui aux côtés des escadrons de Daach, selon un précédent rapport élaboré sous la direction de Richard Barret, ancien patron des services de contre-espionnage britannique. Même révélation apportée par Assabah. "Le classement du Maroc en tant que troisième pays arabe exportateur de jihadistes au profit de Daach est à coup sûr déshonorant", déplore le quotidien, en soulignant que le Maroc aurait pu être "premier" s’il n’y avait pas cette vigilance accrue des services de sécurité. Plusieurs dizaines de cellules terroristes ont, en effet, été démantelées, et un nombre impressionnant de recruteurs pour le jihad en Syrie et en Irak ont été arrêtés.