Le juge d’instruction près le tribunal de première instance de Dakhla a ordonné, jeudi, la mise en détention préventive d’un élu au conseil communal de Dakhla et un acteur du secteur de la pêcherie poulpière dans la ville.
Cette décision a été prise sur la base des résultats d’une expertise graphologique effectuée sur un chèque d’un montant de 500.000 dirhams qu’ils avaient déposé auprès d’une banque de la place pour encaissement.
Mais le chèque n’a pas été encaissé pour motif de provision insuffisante, provoquant l’arrestation de son émetteur. C’est ici que l’affaire a éclaté. L’émetteur du chèque, alias «El Bahja», a porté plainte, accusant les deux autres d’avoir falsifié le libellé, en modifiant le montant avec l’ajout d’un zéro.
C’est-à-dire que «le montant de 50.000 dirhams est devenu 500.000 dirhams». Ce qu’a montré l’expertise graphologique effectuée à la demande du juge d’instruction par l’Institut de criminalistique de Marrakech, relevant de la direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), rapporte le quotidien Assabah dans son édition du week-end des 2 et 3 septembre.
«Avant que les résultats de l’expertise ne soient rendus publics, l’élu et son complice avaient tenté d’exercer des pressions sur la justice, en organisant un sit-in devant le siège du tribunal de première instance de la ville», indiquent les sources du quotidien. Et d’ajouter qu’«ils ont même scandé des slogans portant préjudice au juge d’instruction près le tribunal de première instance de Dakhla». Mais cette manœuvre n’aurait pas servi leurs intérêts.
L’affaire, souligne le quotidien, devrait connaitre d’autres rebondissements, notamment quand l’émetteur du chèque, qui devrait être libéré, mettra à nu toutes les pratiques illégales qui sévissent dans le secteur. «Il est considéré comme une boîte noire qui maîtrise les rouages et connait les manœuvres du secteur de la pêcherie poulpière à Dakhla», indiquent les sources du quotidien, précisant qu’«il a déjà manifesté sa volonté de coopérer avec la justice».
«Il a même demandé à être auditionné par la brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) pour tout déballer. Selon ses dires, il a falsifié son chèque pour être écroué et éviter de dénoncer les pratiques frauduleuses du secteur», ajoutent les mêmes sources. Autant dire que cette affaire n’a pas livré tous ses secrets.
