Un patriote, un vrai, un modèle de rigueur, un grand intellectuel et un homme de lettres, un fin connaisseur de l’histoire et des arcanes politiques du Maroc. Et aussi une plume rare, dont l’intelligence et l’élégance n’avait d’égales que la causticité. Ainsi est décrit feu Khalil Hachimi Idrissi, l’auteur des fameux «Billets Bleus», le fondateur du quotidien Aujourd’hui le Maroc et le Directeur général de l’agence de presse MAP. Et aussi l’homme, tout simplement, auquel un concert d’hommages est aujourd’hui rendu par ceux qui l’ont côtoyé, accompagné, connu ou simplement rencontré.
Mustapha El Khalfi, ancien ministre de la Communication:
«J’ai été terriblement attristé par le décès de mon frère et ami Ssi Khalil Hachimi Idrissi, que Dieu ait son âme, même si j’y étais en quelque sorte préparé après lui avoir rendu visite, jeudi dernier, dans la clinique où il était hospitalisé. J’ai perdu un valeureux frère et un camarade compétent que j’ai côtoyé pendant près de deux décennies. Nous avons noué une amitié basée sur le respect, la sincérité, la fidélité et des convictions inébranlables, d’abord au sein de la FMEJ qu’il présidait, puis quand il avait pris les rênes de la MAP.
Je ne pense pas exagérer quand je dis que son décès est une grande perte, non seulement pour le secteur des médias, mais aussi pour la scène politique nationale au vu des contributions de l’homme lors d’instants historiques décisifs, comme pendant les dernières 15 années et avec la dynamique de la Constitution de 2011. Il était intraitable sur l’indépendance de l’opinion, imperturbable quand il s’agissait de défendre les institutions, l’intégrité et la souveraineté du Maroc. Ssi Khalil participait à forger cette précieuse exception marocaine avec orgueil et dignité, sans jamais rien céder sur ces valeurs.
Il est sans conteste évident que le visage actuel de la MAP est le fruit du travail acharné de Ssi Khalil qui en a élaboré les contours et qui lui a donné corps en mobilisant, dans un esprit de défi et dans une magnifique patience, les ressources humaines et matérielles nécessaires dans un temps record.
Il a fait de cette agence l’une des principales nouvelles manifestations de la scène médiatique avec des services diversifiés, une production prolifique, teinte de professionnalisme, de modernité et d’une extraordinaire ouverture sur le monde.
Il est pour beaucoup dans la consécration de la souveraineté médiatique nationale, en ayant fait de la MAP un acteur incontournable dans l’animation des champs médiatique, culturel et politique du pays. Tout cela a fait qu’il était devenu impossible de se passer des services d’une telle compétence et d’un tel savoir-faire, même si Ssi Khalil avait atteint l’âge de la retraite.
Que Dieu l’accueille en sa sainte miséricorde et qu’il le rétribue pour les sacrifices qu’il a consentis au service des intérêts de son pays».
Driss Ajbali, Médiateur de la MAP:
«Esprit éclectique, « KHI » fut un grand professionnel qui, au Maroc, a puissamment contribué à donner au journalisme francophone ses lettres de noblesse. Un grand commis de l’état qui mettait sa plume, toujours superbe et véloce, au service d’un Maroc moderne. De fait, il fut habité par un puissant patriotisme tout en abhorrant le chauvinisme et l’étroitesse d’esprit».
Mohammed Berrada, Fondateur de la société Arabo-africaine de distribution, d’édition, et de presse (Sapress):
«Je suis profondément triste et complètement anéanti suite à cette terrible nouvelle. Je viens de perdre un grand ami, et le Maroc a perdu un grand patriote, un journaliste d’exception. Il était sérieux, rigoureux et un excellent manager au sein des entreprises de presse qu’il a dirigées. Plusieurs journalistes ont appris le métier grâce à lui, avec lui, à ses côtés… L’un de ses plus grands mérites a aussi été de moderniser intégralement l’agence de presse MAP, dont il était le directeur général jusqu’à son décès».
Fatima Zahra Ouriaghli, Directrice de publication du magazine Finances News:
«J’ai eu l’honneur et le plaisir de connaître le défunt cher Khalil Hachimi Idrissi, que Dieu couvre sa tombe de paix, quand il était directeur de publication du quotidien Aujourd’hui le Maroc. D’une grande intelligence, Khalil était un brillant intellectuel, d’un extraordinaire éclectisme, qui s’intéressait à la chose politique, économique, sociale et culturelle.
Homme moderne et fin connaisseur de l’histoire du Maroc, il adorait raconter des anecdotes tirées de son vécu, notamment celles nées d’interactions avec des personnalités politiques. Journaliste dans l’âme, visionnaire, Khalil était aussi un penseur qui manipulait les mots avec philosophie et humour. Les livres qu’il a écrits en témoignent. Père de famille, Khalil était également une personne très affectueuse et pleine d’une contagieuse énergie positive».
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Mokhtar Larhzioui, Directeur de publication du quotidien Al Ahdath Al Maghribiya:
«C’est une terrible perte pour la profession. Ce samedi, notre métier a été amputé de l’un de ses grands piliers et d’une importante composante de la corporation. J’ai connu l’homme en tant qu’éditorialiste hors pair, dans une langue française distinguée. Il était un journaliste habité par l’amour de la Nation et la défense, en authentique patriote, des constantes du pays. Manager d’entreprises médiatiques, il avait la réussite en objectif absolu et faisait tout pour l’atteindre, que ce soit dans la presse écrite ou à la MAP dont il a fait plus que dépoussiérer les rouages. Personnellement, je l’ai côtoyé au sein de la FMEJ avant la création de l’ANME, et j’ai eu l’occasion de l’accompagner lors de voyages à l’étranger en immersion dans d’importantes missions professionnelles internationales. À Madrid, pendant une semaine, j’ai pu remarquer l’estime dont l’entouraient ses pairs au sein des grands journaux et des principales stations de radio et des chaînes de télévision. Il fascinait par cette capacité qu’il avait de défendre le Maroc et de défendre, de manière élégante, la presse nationale. Que notre confrère Khalil Hachimi Idrissi repose en paix».
Younes Moujahid, Président du Conseil national de la presse marocaine:
«Khalil Hachimi Idrissi a eu un parcours d’exception et sa plume était distinguée. Ses chroniques du temps où il était journaliste à Maroc Hebdo ont fait l’objet d’un recueil, le célèbre ouvrage «Les billets bleus». J’ai eu le plaisir de le connaître lorsqu’il était à la tête de la Fédération marocaine des éditeurs de journaux, et nous avons travaillé ensemble sur plusieurs dossiers. Nous nous sommes rapprochés et sommes devenus amis lors du cycle de dialogues autour des médias et de la société. Lorsqu’il était souffrant, ces derniers mois, j’ai suivi de près son état de santé et la nouvelle de son décès me plonge dans une grande tristesse. Les médias marocains ont perdu un homme qui a participé à écrire l’histoire du journalisme en lettres d’or».
Abdellah Chankou, Directeur de publication du Canard libéré:
«La nouvelle de la disparition de Khalil Hachimi Idrissi m’a profondément bouleversé. Pour moi, Khalil Hachimi Idriss était plus qu’un confrère. C’était un frère avec qui j’ai partagé pendant plus d’une décennie l’amour du métier de journaliste et la passion du devoir d’informer, dans le respect des règles déontologiques. J’ai connu et côtoyé Ssi Khalil à Maroc Hebdo puis à Aujourd’hui le Maroc, le professionnel des médias jusqu’au bout des ongles, si exigeant avec lui-même. J’ai apprécié en lui l’homme de culture et de lecture, un orfèvre de l’écriture distingué avec son style concis et incisif.
Sans conteste, le secteur médiatique national a perdu un grand journaliste professionnel doté d’immenses qualités humaines. Jamais avare de son savoir, toujours disponible pour donner un coup de main. J’en garde aussi le souvenir d’un patriote, esprit libre et brillant, intransigeant sur les principes, qui a servi son pays avec engagement et dévouement. Paix en son âme. Nous sommes à Dieu et à Lui retournons».