C’est avec «une joie mesurée», comme le titre le quotidien Al Ahdath Al Maghribia du vendredi 26 juin, que les Casablancais ont accueilli le premier jour de la levée du confinement. Le quotidien dit vouloir se concentrer sur ce premier jour au niveau de la seule ville de Casablanca pour plusieurs raisons.
D’une part, Casablanca, ville la plus peuplée du Maroc, est aussi son poumon économique. D’autre part, elle a le plus pâti de la pandémie de coronavirus, non seulement par le nombre de cas de contaminations enregistrés dans sa région, mais aussi à cause du nombre record de cessation d’activités et d’emplois perdus par les Bidaouis. Or ceux qui travaillent à Casablanca font vivre non seulement leur famille sur place, amis aussi toute leur parentèle restée au bled.
Accusée à tort de ne pas respecter le confinement à cause d’actes d’incivisme sporadiques et isolés, la ville de Casablanca a plutôt donné l’exemple, car ses millions d’habitants ont vite compris qu’il ne faut pas badiner avec le Covid-19 et surtout ne pas mettre la vie d’autrui en danger. Avec la levée du confinement, les habitants de la métropole économique du Royaume ont tiré les leçons de la crise sanitaire qu’ils ont vécue. Face aux dures épreuves individuelles et collectives dont ils viennent de sortir, ils sont désormais préparés, sur tous les plans, et mieux armés pour affronter à l’avenir, et à Dieu ne plaise, toutes sortes de moments difficiles et autres mauvaises surprises, conclut Al Ahdath.
De son côté, Assabah nous apprend que la corniche casablancaise a été la destination la plus prisée en ce premier jour de levée du confinement. Sous le titre «Tous les chemins mènent à Aïn Diab», le quotidien rapporte que nombre de femmes et enfants, mais aussi des estivants du 3e âge, se sont rués tôt ce jeudi sur les plages pour respirer le grand air, nager, faire du sport dans un vaste espace, et ce après plus de trois mois de confinement intra-muros. Nombre d'agents de sécurité et d’autorité étaient également présents sur les lieux pour veiller au respect des mesures sanitaires, toujours en vigueur.
Dans les cafés c’est aussi la grande joie des retrouvailles entre amis et connaissances autour d’une table et autres boissons chaudes ou rafraichissantes. Mais le comportement «mesuré» des serveurs et autres clients est là pour rappeler que le Covid-19 reste bien cette hydre à qui dès qu’on coupe une tête par ici, une autre en ressort par là.
Si à Rabat ou Fès, c’est également le grand dégourdissement dans nombre d’activités, Al Massae nous apprend, pour sa part, que plusieurs secteurs comme les salons de coiffure, les hammams ou les transports interurbains ont démarré très mollement, s’ils n’ont pas gardé les stores baissés. En cause, les conditions sanitaires toujours en vigueur ne permettent pas de se tirer d’affaire.