Dans un communiqué, le ministère de la Santé et de la Protection sociale, indique jeudi 10 mars 2022, que l’absence de registre de donneurs de cellules souches hématopoïétiques (CSH) -fabriquées par la moelle osseuse- a fait qu’à ce jour la greffe CSH ne pouvait se faire que pour les patients ayant un donneur génétiquement compatible qui est le plus souvent un membre de la fratrie.
Or, cet obstacle vient d’être dépassé, mardi 8 mars 2022, grâce à la réalisation d’une allogreffe haplo-identique (c’est-à-dire une greffe entre membre d’une même famille), chez un patient atteint de déficit immunitaire pour la première fois au Maroc par l’équipe du Service d’hématologie et oncologie pédiatrique (SHOP) de l’hôpital des Enfants relevant du CHU Ibn Sina, souligne le communiqué, précisant que ce type d’allogreffe, considéré comme lourd sur le plan procédural, mais donnant de l’espoir aux patients, se fait à partir d’un donneur familial à moitié compatible, en l’occurrence la maman dans ce cas.
L’allogreffe nécessitant des procédures plus compliquées a été initiée en 2018 par une allogreffe pour un patient atteint de déficit immunitaire, puis a été arrêtée pour plusieurs raisons incluant notamment la lourdeur des procédures juridiques et la non-disponibilité au Maroc de certains médicaments essentiels.
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La greffe a pu reprendre au SHOP de façon continue en 2020 grâce à la volonté déterminée de la direction du Centre hospitalo-universitaire Ibn Sina qui l’a inscrite dans ses priorités et au soutien des partenaires, notamment la Fondation Lalla Salma de lutte contre le cancer et les associations Avenir et Espoir.
A ce jour, le SHOP a réalisé sept allogreffes de moelle au profit de quatre patients porteurs d’une aplasie médullaire, d’un cas de leucémie myéloïde aiguë et de deux patients porteurs d’un déficit immunitaire combiné sévère et reste actuellement la seule structure publique à offrir ce type de prestations.
La greffe de cellules souches hématopoïétiques (CSH) s’est imposée comme un traitement très efficace, en complément de la chimiothérapie, dans le cas des hémopathies malignes et non malignes ainsi que pour d’autres pathologies tels que les déficits immunitaires et les aplasies médullaires. Il s’agit d’une procédure qui vise à remplacer les CSH défectueuses ou pathologiques en réinjectant des cellules saines par voie intraveineuse. Les CSH administrées proviennent du patient lui-même (greffe autologue) ou d’un donneur (greffe allogénique).