Les services sécuritaires marocains viennent de neutraliser les éléments d’un réseau spécialisé dans la commercialisation sans autorisation des médicaments et traitements anti- Covid-19 sur internet et les réseaux sociaux. Après le démantèlement de ce réseau, il a été procédé à la saisie de trente paquets de vitamine C et de plus de trois mille autres boîtes de zinc, ainsi que de plusieurs autres médicaments non autorisés et d’origine douteuse. Selon le quotidien Al Ahdath Al Maghribia qui rapporte l’information dans son édition du mardi 12 janvier, les investigations de la police ont été menées sur la base d’une plainte déposée auprès du parquet général compétent par la fédération des syndicats des pharmaciens du Maroc, après la constatation d’un trafic inédit de médicaments sur la Toile.
Le chef de cette bande criminelle, précise pour sa part le quotidien Assabah dans son édition du même jour, a été interpellé par la police. D’après les sources du quotidien, un piège lui a été tendu par les éléments de la police qui l’ont arrêté en possession de pas moins de vingt mille boîtes de Vitamine C et plusieurs autres paquets de médicaments qu’il comptait écouler sur le marché informel.
Cette pratique, qui présente de sérieux dangers pour la santé des citoyens, a été dénoncée par l'association le Monde des pharmaciens marocains (Mpharma). Son président, Dr Mohamed Salmi, avait imputé la responsabilité de cette situation au ministère de la Santé qui ferme les yeux sur cette activité informelle. Et d’ajouter que «l’absence de contrôle a permis la circulation d'une importante quantité de médicaments dont l'origine est inconnue.
De son côté, poursuit Assabah, Mehdi Barraoui, membre du Conseil national de Mpharma, a affirmé que le ministère de la santé manquait de transparence pour communiquer sur la rupture de stock de vitamines C et de zinc. Et de s’interroger sur la stratégie du département de tutelle, qui permet à une seule entreprise d’approvisionner le marché en zinc et à deux autres seulement en vitamine C. De même, fait remarquer Mpharma, les lois régissant le secteur ne sont pas respectées et certains textes devraient être réactualisés.
Par ailleurs, rappelle Al Ahdath, la fédération des syndicats des pharmaciens du Maroc avait mis en garde les citoyens et les autorités compétentes contre ce phénomène de commercialisation informelle des médicaments. Après la constatation de ruptures de stock de certains médicaments qui entrent dans le cadre du protocole sanitaire du nouveau coronavirus Covid-19, notamment certains antibiotiques contenant de l’azithromycine, de la vitamine C et des médicaments à base de zinc, la profession avait réagi, précisant que ces médicaments d’origine douteuse pourraient avoir des effets néfastes sur la santé.
De même, rappelle encore Al Ahdath, l’organisation internationale Interpol avait adressé un message d’avertissement à ses 194 pays membres, dont le Maroc, les appelant à mettre en place des stratégies pour contrer les actions du crime organisé centré sur la commercialisation sur internet des médicaments contre la Covid-19. L’Organisation de coopération policière internationale avait fait état d’une potentielle activité criminelle liée à la contrefaçon, au vol et à la commercialisation illégale de médicaments contre la Covid-19. Interpol avait alors demandé à ses pays membres de renforcer les contrôles et de verrouiller leurs frontières pour contrer ce phénomène.