Le procureur général près la Cour d’Appel de Casablanca, Hassan Matar a ordonné, récemment, la mise en détention à la prison locale d’Oukacha d’un mis en cause pour constitution de bande criminelle spécialisée dans la falsification de documents administratifs et officiels, fabrication et utilisation de faux cachets de l’Etat, falsification de décrets officiels et commerciaux, et usurpation de fonction régie par la loi, rapporte Assabah dans son numéro de ce jeudi 5 mars. Plusieurs complices du principal accusé sont encore en cavale et font l’objet d’avis de recherche, ajoute le journal qui précise que le ministre de l’Economie et des Finances compte parmi les victimes de ce réseau d’escrocs.
Se référant à des sources bien informées, la publication nous révèle que les éléments de la brigade nationale de la police judiciaire ont découvert parmi les dizaines de documents saisis, deux papiers falsifiés préparés pour le compte de deux ressortissants turcs les exonérant de taxes suite à la saisie à l’aéroport de Mohammed V de Casablanca d’importantes sommes d’argent. La BNPJ a convoqué l’un des deux Turcs qui a reconnu que les éléments de l’administration douanière à l’aéroport avaient effectivement saisi d’importants montants d’argent en devise en possession de son compatriote qui comptait les faire sortir sans autorisation.
L’enquête a de même montré que le cerveau de la bande avait contracté un mariage au nom d’un juge d’authentification au ministère de la Justice, relève Assabah qui précise que l’escroc présumé avait rencontré une jeune femme dans un autocar et s’est présenté en tant que magistrat avant de la demander en mariage. Citant la victime, qui a fait une déposition auprès de la BNPJ, le quotidien relate que l’escroc a, quelques semaines après cette rencontre, remis à la femme un acte de mariage et lui a proposé de céder tous ses biens et comptes bancaires. Une action plus que généreuse qui a mis la puce à l’oreille de la jeune femme, laquelle a, dès lors, refusé de le rencontrer. Réaction qui a suscité la colère du prévenu qui s’est mis à la menacer et l’extorquer.
Pour leur part, les techniciens en informatique de la police ont pu extraire du disque dur de l’ordinateur du prévenu des documents officiels de nominations portant la signature falsifiée du ministre de la Justice et des Libertés ainsi que des dizaines de contrats de travail fictifs au Canada, au Qatar et aux Emirats Arabes Unis, outre des diplômes professionnels, des CIN, des extraits d’actes de naissance et des passeports.