L’action associative au Maroc souffre de moult carences et défaillances. C’est du moins ce qui ressort de la déclaration de Mohamed Boussaid, ministre de l’Economie et des Finances. Intervenant, lundi 26 janvier lors de la réunion de la Commission parlementaire de contrôle des finances publiques, le ministre a fourni des chiffres qui laissent pantois. Selon lui, «seulement 20% des associations s'accaparent 80% du financement public destiné à l’action associative, alors que 97% desdites associations ne présentent pas leurs rapports financiers». Boussaid a fait savoir que le nombre des associations ayant bénéficié des subventions accordées dans le cadre des budgets ministériels, a augmenté en passant de 664 à fin 2013 à 683 à fin 2014. 578 d’entre elles opèrent dans le domaine social, 46 dans l'économique et 59 dans les activités administratives.
Quant au montant des subventions accordées à fin octobre 2014, il s’élève à 1,44 milliard de dirhams, dont 1,12 MMDH dédiés aux activités sociales, 181 millions de dirhams (MDH) réservés au domaine économique et 143,98 MDH au domaine administratif, a-t-il ajouté, relevant qu’en 2013 ce montant s'élevait à 1,33 MMDH. Les associations bénéficiant des subventions accordées dans le cadre des comptes spéciaux du Trésor, ont reçu, durant la période 2009-2014, un montant de 163,4 MDH au titre du soutien octroyé par le Fonds spécial du produit des loteries. Mohamed Boussaid indique également que, dans le cadre du fonds de solidarité sociale, l'association marocaine de soutien à la scolarisation a profité en 2014 d’un montant de 700 MDH, destiné à financer le programme «Tayssir» et l’opération «1 million de cartables».
Beaucoup d’avantages et peu de transparence
S’agissant du montant des subventions accordées aux associations, dans le cadre du budget des établissements publics, celui-ci a atteint environ 929 MDH entre 2012 et 2013, profitant ainsi à 2.077 associations en 2012 et à 2.297 en 2013, note le ministre. En ce qui les concerne, les associations reconnues d’utilité publique ont bénéficié de 51 avantages fiscaux en 2011 et de 52 en 2012.
Lors de la présentation du rapport des dépenses publiques, le ministre de l’Economie et des Finances a déploré «l’absence d’un système comptable simplifié dédié aux associations, le manque d’une base de données sur les associations, le non respect du principe de transparence et de reddition des comptes». En ce sens, Boussaid a recommandé de «mettre à jour le cadre réglementaire et d’élaborer un rapport financier régulier, ayant pour objectif d'optimiser les dépenses publiques et de contrôler l'ensemble des subventions accordées aux associations, à travers la mise en place d'un système informatique spécial».
Il y a unanimité concernant l’obligation de se doter d’une loi imposant aux associations de faire montre de transparence dans la cadre de la bonne gouvernance. Cala commence d’abord par la présentation des rapports annuels.