Publiée dans le Journal of Psychological Science et menée par l'Université de Chicago, une première étude alerte sur les effets psychologiques et psychiatriques des réseaux sociaux. L'étude souligne que si nous sommes capables de résister à toutes sortes d’envies, il nous est très difficile en revanche de lutter contre le besoin de rester connecté via les réseaux sociaux. Et cette addiction provoque l'isolement et le repli social. Pire encore, elle favoriserait la dépression et une forme de mal-être.
L'étude se base sur un échantillon de 154 personnes, âgées de 18 à 42 ans, dont le comportement a été scruté durant deux semaines. Cette première étude menée par des chercheurs de l’Université de Houston, a démontré que les personnes qui passaient le plus de temps sur Facebook avaient un moral en baisse par rapport aux autres. Ces utilisateurs, qui passaient plus de quatre heures sur les sites de réseaux sociaux, présentaient ensuite des symptômes classiques de dépression. Les chercheurs ont nommé cette pathologie «Dépression Facebook». L’investigateur principal de l’étude décrit un cercle vicieux dans lequel plus l’individu souffrant de dépression dérive en périphérie de son réseau social, plus il perd les amis qu’il lui reste. S'intalle, dès lors, une phobie sociale.
Ce n'est pas la première fois qu'une étude s'intéresse à la relation entre Facebook et le sentiment de déprime. Très récemment, une étude du Centre de recherches Pew à Washignton avait démontré que plus les gens passaient de temps sur Facebook, plus ils devenaient malheureux. Nuisible aussi pour la santé physique et émotionnelle, cette dépendance peut être la cause d’une sinistrose, amplifiée, selon les chercheurs, quand les "amis" postent des instants de vie heureux ou pas.
"Les internautes sont de plus en plus stressés, non seulement parce qu'ils utilisent des réseaux sociaux, mais parce qu'ils ont connaissance d'événements qui peuvent affecter leur vie et celles d'autrui. Cette découverte du coût de la compassion ou de l'envie corrobore le fait que le stress peut être contagieux", explique Keith Hampton, l'un des auteurs de l'étude réalisée par la Pew Research Center.
Selon lui, les interactions perçues via les réseaux sociaux, prolongeraient les rapports parfois difficiles à l'acception de soi vis-à-vis du regard des autres. Aussi, la chasse au "like" et l’attente de l’estime de l’autre peuvent-elles mener à la jalousie, à la frustration, mais aussi à des maladies tels que l’insomnie, la fatigue chronique, l’anxiété, l’obésité et certains troubles cardio-vasculaires. Des conclusions alarmantes qui vont dans le sens de la "dépression Facebook" déjà évoquée par des pédopsychiatres américains.
S’il est quasiment impossible de s'empêcher de checker son profil, combien d’entre nous sont capables de se déconnecter pour éviter la déprime et se prémunir de la cyber-addiction?