L'affaire a éclaté au grand jour, le 5 juin dernier, quand un client s'est adressé au chef d'une agence bancaire située dans le quartier Sbata pour contester un retrait de 500.000 DH qu'il n'avait pas effectué. Interrogé par son supérieur, le guichetier, qui a accompli la transaction, a déclaré qu'il s'agissait d'une regrettable erreur qu'il allait rectifier sans tarder. Au lieu de faire ce qu'il avait promis, l'agent de guichet a disparu dans la nature, semant ainsi davantage le doute sur sa probité. Une enquête interne a révélé que d'importantes sommes d'argent ont été détournées et que le système automatique des traitements de données a été détérioré. Une plainte a été déposée, le 19 juin, auprès de la police judiciaire de la préfecture de Casablanca.
L'enquête de la police a révélé que les comptes de cinq autres clients avaient été également asséchés par l'employé fugitif, indiquent des sources policières. Le total des montants subtilisés s'élève à 3,9 millions de DH. Après avoir réuni toutes les informations, la PJ a lancé, le 24 juin, un mandat d'arrêt national contre le premier suspect. Deux jours après, le guichetier a été arrêté. Lors de son audition, il a essayé de nier en bloc les accusations qui pesaient sur lui, mais il a fini par avouer avoir commis son crime en coordination avec l'ancien directeur de l'agence. Une fois devant les enquêteurs, l'ex-responsable de l'agence en question nie avoir été complice de cette machination avant de reconnaître son implication dans ce grave délit d'abus de confiance.
Un mandat d'arrêt national a été également lancé contre le proche du directeur qui aurait bénéficié des sommes subtilisées et qui faisait déjà l'objet de deux précédents mandats d'arrêt pour émission de chèques sans provision. Après son arrestation, il a déclaré avoir reçu de la main du guichetier 380.000 DH, dont il a rendu 290.000 DH. Il a également avoué que sa femme avait pu bénéficier d'un crédit de 700.000 DH octroyé sur la base d'un contrat de travail falsifié. Les trois mis en cause ont été déférés devant le procureur du roi près la chambre correctionnelle de Casablanca. Ils sont poursuivis pour détournement de fonds, abus de confiance, faux et usage de faux.