La police française a fait appel, dernièrement, à des militants associatifs marocains pour faire face à la crise sociale causée par la ruée des mineurs marocains vers Paris. Les autorités françaises, qui avaient auparavant expulsé ces enfants des rues de la capitale, cherchent à mettre la main sur les instigateurs de ce retour collectif. Mais les mineurs n’ont pas tardé à réinvestir les artères de la ville en installant plus de 700 tentes dans la banlieue parisienne. Auparavant, leurs taudis avaient été détruits avant d'être transportés en dehors de la ville.
Cette opération entre dans le cadre de la campagne de lutte contre les bidonvilles qui a commencé avec la fermeture du campement de la «Jungle» de Calais dans le nord de la France. Les activistes marocains ont révélé aux autorités françaises l’identité de certains immigrés suspectés d’être les meneurs des mineurs marocains. D’autant que l’objectif de leur retour à Paris demeure le vol et les agressions.
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du jeudi 18 juillet, que les autorités françaises ont reconnu leur incapacité à contenir la ruée des mineurs vers Paris et à trouver des solutions pour les sauver des dangers de la rue. Ces centaines d’enfants, dont l’âge varie entre 9 et 17 ans, ont réussi à rejoindre la France en se cachant dans des navires de commerce qui relient Sebta et Mellila à l’Espagne d’où ils prennent des camions qui les amènent dans la région parisienne. Ces enfants, qui ne parlent que l’arabe et l’espagnol, consomment de la drogue et vivent dans des conditions précaires sous des tentes à même le sol. Les autorités françaises craignent d’ailleurs que cette situation ne dégénère en une crise humanitaire si une solution n’est pas trouvée pour les héberger décemment.
Certains de ces mineurs passent la nuit dans des églises et des mosquées qui sont soumises à une surveillance accrue de la police, de peur que ces enfants ne soient exploités par des islamistes radicaux à des fins terroristes. Plusieurs associations ont mis en garde contre la grave situation de ces mineurs et ont appelé l’Etat à leur trouver un «abri décent» et à prendre les mesures nécessaires pour garantir leur sécurité et leur bien-être. La situation de ces enfants isolés a suscité des tensions avec les habitants des quartiers situés dans le nord de Paris où plusieurs camps sauvages ont repoussé comme des champignons.