Les professionnels de cafés et de restaurants ont appelé le gouvernement à instaurer une procédure juridique pour pouvoir changer ou cesser leur activité sans conséquence juridique tout en garantissant la protection des emplois des salariés après la liquidation totale des entreprises. La Fédération nationale des propriétaires de cafés et de restaurants (FNPCRM) indique que le diagnostic rendu par ses antennes régionales ont confirmé l’augmentation vertigineuse de la faillite de nombreuses unités. Rien que dans la ville de Fès, plus de 320 cafés et restaurants ont fermé leurs portes en l’espace de quatre mois, soit 80 unités par mois.
Les professionnels considèrent que la situation alarmante que connait ce secteur constitue «une issue inévitable des décisions arbitraires prises par plusieurs administrations, institutions et communes qui ont profité des lacunes juridiques auxquelles est soumis ce secteur». C’est ainsi que plusieurs présidents de conseils communaux ont approuvé des décisions organisationnelles et fiscales qui ont bouleversé le secteur dans plusieurs provinces. Les professionnels des cafés et restaurants ont attiré l’attention sur la décision de la maire de Casablanca qui a donné le feu vert aux restaurants ambulants tout comme la maire de Rabat a décidé d’augmenter la redevance d’exploitation de plus de 700 %.
La FNPCRM, souligne Al Akhbar, critique par ailleurs la fragilisation «des professionnels du secteur par des amendes et des pénalités astronomiques infligés par la Caisse nationale de sécurité sociale ( CNSS) dont la valeur dépasse celle du fonds de commerce». Ces sanctions ont été l’une des principales causes qui ont entrainé la faillite d’un grand nombre d’unités. En plus de ces entraves, les professionnels de ce secteur se sont plaints du phénomène des food-trucks (camion-restaurant) qui occupent illégalement les rues, les boulevards et les trottoirs du domaine public au vu et au su des autorités locales. Les professionnels des cafés et des restaurants avaient appelé le gouvernement à accélérer la mise en place du projet de loi-cadre sur la faillite et à rouvrir le débat sur les propositions présentées par la Fédération nationale des propriétaires de cafés et de restaurants pour rompre avec cette impétuosité fiscale.