En 2017, la justice européenne a interdit l'herbicide Paraquat, soupçonné de lien avec la maladie de Parkinson. Le dichloropropène, utilisé dans la culture de légumes, est interdit depuis 2007 dans l'Union européenne, et la cyanamide, utilisée dans la vigne et la culture de fruits, depuis 2008.
Pourtant, plus de 81.000 tonnes de ces produits et d'autres pesticides interdits ont été vendus hors de l'UE en 2018, selon Greenpeace UK et Public Eye, qui ont épluché les "notifications d'exportations" remplies par les entreprises pour exporter ces substances vers des pays où elles sont autorisées.
"Chaque année, des pesticides interdits dans l'UE en raison de leur toxicité avérée sont expédiés depuis le sol européen vers des pays où les réglementations sont plus faibles", selon le rapport.
"Si la pratique est légale et connue, les principaux acteurs de ce commerce ont toujours pu maintenir leurs activités derrière un voile d'opacité, protégés par le sacro-saint secret des affaires", reprochent les ONG.
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Les pays d'où sont exportés le plus de pesticides interdits dans l'UE sont le Royaume-Uni, largement en tête, l'Italie, l'Allemagne, les Pays-Bas, la France, l'Espagne et la Belgique. Ils "couvrent plus de 90% des volumes" qui se sont montés en 2018 à 81.615 tonnes et concernent 41 pesticides interdits dans l'UE, selon les ONG.
Les principales destinations sont le Brésil, l'Ukraine, le Maroc, le Mexique et l'Afrique du Sud. "Les risques sanitaires ou environnementaux sont dramatiques", s'alarment les ONG.
Ce rapport désigne en particulier la société suisse Syngenta, "de loin le plus gros exportateur de pesticides interdits depuis l'UE", mais aussi les allemandes Bayer, BASF et Alzchem et l'italienne Finchimica.
En France, le Conseil constitutionnel français a validé début 2020 l'interdiction de production en France et d'exportation de produits phytopharmaceutiques contenant des substances bannies par l'UE à partir de 2022.