Les réseaux de blanchiment d’argent, dans les régions du nord, ne se contentent plus d’investir dans l’immobilier, les projets touristiques où l’acquisition d’objets de valeur. En effet, l’argent sale de la cocaïne s’étend maintenant aux activités agricoles. Ces réseaux ont commencé à acheter des terres agricoles et à investir dans des projets inhérents à ce secteur pour échapper au contrôle. Selon une source autorisée, l’arrestation du «tailleur de Daesh» en Espagne, qui possède des projets économiques à Nador, n’est que l’arbre qui cache la forêt des opérations de blanchiment d’argent dans la région. Les investigations ont montré que des réseaux de trafic de cocaïne dirigés par des Européens d’origine marocaine ont recruté des «courtiers» chargés de réinvestir l’argent sale dans des activités légales.
Des instructions leur ont été données pour acquérir des terres agricoles après avoir épuisé l’investissement dans l’immobilier et l’achat des objets précieux. Selon les mêmes sources, les services compétents surveillent, en collaboration avec les institutions financières, les mouvements d’agent de ces «Samsars» et leurs projets fictifs. Face au resserrement de l’étau sur leurs activités, les réseaux de blanchiment d’argent ont acquis des fermes en investissant beaucoup d’argent. Ils en ont tiré de gros bénéfices, que ce soit en s’adonnant à l’élevage ou au commerce des produits agricoles.
Le quotidien Assabah rapporte dans son édition du mercredi 4 décembre, que plusieurs rapports ont tiré la sonnette d’alarme sur le danger des réseaux internationaux spécialisés dans le blanchiment d’argent au Maroc. Ces réseaux qui s’activent à partir de Gibraltar reçoivent de grosses quantités de cocaïne en provenance de la Colombie avant de la faire transiter vers l’Europe via l’Espagne. L’argent de ce trafic international est réinvesti par des Marocains dans des projets immobiliers dans le Royaume.
Il faut rappeler que des conventions bilatérales signées entre le Maroc et les pays européens visent à arrêter le flux d’argent sale qui arrive dans notre pays, et ce malgré les ramifications des réseaux qui travaillent avec les intermédiaires marocains. D’autant que les origines des virements bancaires demeurent ambiguës, sachant que les «courtiers» se servent de sociétés fictives pour camoufler leurs activités illégales.