Le ministère de l’Education nationale a commencé à évaluer les offres éducatives dispensées, à tous les niveaux, par les établissements d’enseignement privé. Selon certaines sources, cette décision fait suite aux protestations des parents et tuteurs d'élèves, face à l’augmentation des frais de scolarité malgré le niveau modeste des services fournis. Sur la base de ces évaluations, le ministère va procéder à la classification de ces écoles et à l’élaboration de critères objectifs pour déterminer les frais de scolarité afférents à chaque établissement. Selon les mêmes sources, il ne s’agit pas d’imposer des tarifs préétablis pour chaque établissement. Il est plutôt question de mettre en œuvre des mécanismes d’évaluation sur la base de la qualité des services fournis par l’école. Le ministère mettra alors ses appréciations à la disposition des parents d’élèves pour qu’ils puissent relever les abus. Il faut rappeler que la plupart des établissements privés exigent, à chaque rentrée scolaire, des frais d’inscription qui croissent de manière exponentielle. Une façon de couvrir le manque à gagner subi pendant les vacances scolaires d’été, où l’école n’enregistre aucune rentrée d’argent pendant deux mois (Juillet et août).
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du vendredi 15 février, que le responsable d’une association de parents d’élèves affirme que les frais d’inscription sont fixés sans aucun critère objectif. Ils demeurent, selon lui, tributaires de la seule appréciation des propriétaires d’école. Face à la demande croissante de nouvelles inscriptions, les établissements révisent à la hausse, chaque année, les frais de scolarité. Le passage de la maternelle au primaire est taxé par une augmentation qui varie entre 100 et 200 dirhams. Cette hausse pourrait varier entre 500 et 1.000 dirhams quand l’élève passe du collège au lycée. Les mêmes sources affirment que, pour mettre fin à ces abus, la mission d’évaluation du ministère sera suivie par la publication de textes réglementaires. Il est prévu la fixation d’une tarification pour les frais d’inscription ou de réinscription, ainsi que pour la prime d’assurance et autres services annexes. A part les frais de scolarité, qui demeurent libres, les établissements scolaires devront s’en tenir à ces nouveaux tarifs. Afin de protéger le pouvoir d’achat des parents d’élèves, le nouveau texte réglementaire déterminera les critères qui serviront de référence pour fixer les coûts de scolarisation. Il est vrai que, lors de la dernière décade, les frais scolaires n’ont pas cessé de grever le budget des familles en enregistrant une augmentation annuelle de 3,7%, tandis que l’évolution des salaires demeure très lente.
La banque centrale a, d’ailleurs, transmis au gouvernement un rapport sur les dépenses des familles pour la scolarisation de leurs enfants, rapport dans lequel elle indique que ces coûts ont augmenté de 44%. Des données qui plaident pour un contrôle régulier des établissements scolaires privés, tant au niveau de la qualité de l’enseignement qu’ils dispensent qu’au niveau des tarifs appliqués pour les frais scolaires.