Des Marocains otages de la mafia en Ukraine

DR

Revue de presseKiosque360. Des étudiants marocains, qui ont mis le cap sur l’Ukraine pour poursuivre leurs études, ont fini dans l’enfer des réseaux de prostitution et de trafic de drogue. Séquestrés, exploités et torturés, ces étudiants ne sont libérés qu’après le versement d'une rançon par leurs familles.

Le 16/10/2019 à 21h47

Les études en Ukraine sont extrêmement risquées. En effet, des étudiants marocains, qui y débarquent pour poursuivre leurs études supérieures, se retrouvent en prison à cause de règlements de compte entre les membres de réseaux de prostitution et de trafic de drogue, ou séquestrés par des intermédiaires qui les obligent à s’acquitter de tâches domestiques dans des conditions désastreuses. Dans les deux cas, ils ne sont libérés qu’après le versement d’une rançon par leurs familles au Maroc, rapporte le quotidien Assabah dans son édition de ce jeudi 17 octobre.

A ce propos, les sources du quotidien précisent que les malheurs des étudiants marocains en Ukraine n’en finissent pas avec la mafia qui les guette, les exploite et les manipule afin d’obtenir des contreparties financières exorbitantes. L’une des victimes, une étudiante dans la ville de Kharkov, capitale économique du pays où se trouvent environ 3.000 Marocains, a confié au quotidien que la mafia des «cartes de séjour» faisait chanter les étudiants marocains en exigeant une somme de 300 dollars pour la leur délivrer. Cette étudiante a précisé que la mafia séquestrait ses victimes jusqu’à ce que leurs familles passent à la caisse.

Ces étudiants, précise le quotidien, sont victimes du système de l’enseignement en Ukraine qui oblige les étrangers à passer par des intermédiaires afin de s’inscrire dans les universités du pays. C’est ainsi qu'ils se font rouler par des intermédiaires qui leur font signer des contrats écrits dans la langue du pays d’accueil, contrats comportant des clauses et des engagements matériels fictifs.

Les familles sont mises devant le fait accompli et payent cher pour libérer leurs enfants de la mafia. Ce phénomène prend de l’ampleur d’année en année, puisque le nombre des étudiants marocains en Ukraine, qui est actuellement d’environ 6.900, demeure sur un trend haussier. Et, lorsque la victime tombe dans les filets de la mafia, les conséquences sont désastreuses.

C’est le cas de cet étudiant marocain qui s'est fait escroquer par des membres d’un réseau de trafic de drogue avant de se retrouver dans une prison, aux côtés des criminels dangereux. Mettant à profit cette situation pathétique et dramatique, des intermédiaires ont contacté sa famille au Maroc pour lui extorquer 300.000 dirhams en guise de caution pour sa libération. Sur le même registre, des Ukrainiennes, indique enfin le quotidien, séduisent des jeunes Marocains et les plument avant de les mettre à la rue. Autant dire que le contexte des études, dans ce pays, est extrêmement risqué pour les étudiants marocains.

Par Mohamed Younsi
Le 16/10/2019 à 21h47