Un PV officiel des saisies de boîtes de psychotropes qui avaient été délivrées à des citoyens sans présentation d’ordonnance a été établi. Une «transaction» qui va à l’encontre des lois en vigueur qui exigent des pharmaciens d’effectuer toute une procédure pour éviter l’utilisation illégale de ces médicaments hallucinogènes. Les responsables des officines doivent, en effet, exiger les pièces d’identité du client et émarger ces données dans un registre qui spécifie la nature de la maladie, le nom du médicament et la quantité achetée. Ces saisies ont été actées par des huissiers qui ont accompagné des clients qui se sont procurés ces psychotropes sans que les pharmaciens ne leur demandent leurs papiers d’identité.
L’avocat Mohamed Khattar, qui a supervisé les procédures de saisies, a affirmé que les médicaments délivrés sans ordonnance sont très dangereux. Il s’agit d’antiépileptiques, d’anticonvulsivants et de neuroleptiques tels que Gabamox 300 mg et Isperid 2 mg, qui sont prescrits dans des cas de troubles psychiques graves. Tous ces achats ont été actés dans des PV officiels suite à une décision judiciaire du président du tribunal de première instance, émise le 22 janvier en faveur du syndicat national des pharmaciens.
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du vendredi 29 mars, qu’après avoir terminé ses investigations et réuni les données sur les pharmacies incriminées, le syndicat des pharmaciens a porté plainte. Des copies de cette plainte ont été adressées au ministre de la Santé, à la direction du médicament et de la pharmacie, au secrétariat général du gouvernement, ainsi qu’à l’Association des pharmaciens du Maroc. Le syndicat des pharmaciens a qualifié les agissements de ces pharmaciens de très graves. Ils encourent des sanctions sévères. D’autant, ajoute-t-il, que ces pharmaciens occupent des postes de responsabilité dans des organes régionaux, ainsi que dans la fédération des syndicats de pharmaciens. Leurs noms et leurs adresses sont notifiés dans la plainte officielle adressée aux autorités compétentes, conclut ledit syndicat.
Abordant le sujet de la vente des psychotropes, le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du vendredi 29 mars, que la police a démantelé une bande spécialisée dans le trafic des médicaments psychoanaleptiques. C’est à la suite d’informations données par des pharmaciens après avoir constaté la multiplication des ordonnances falsifiées, que la police a effectué cette opération. Elle a procédé à l’interpellation de deux individus auteurs de l’émission de ces fausses ordonnances. Les deux mis en cause, qui ont été placés en détention provisoire à la prison d’Oukacha, vendaient les médicaments hallucinogènes à des toxicomanes. Les services de la police continuent leurs investigations dans cette affaire, à la recherche d’autres complices de cette bande.