Des réseaux internationaux de trafic d'antiquités convoitent les trésors archéologiques et historiques enfouis sous le sol marocain, d'après le dossier qui paraît dans l'édition de ce week-end 6-7 juin d'Al Massae. Un archéologue révèle les dessous d'un trafic juteux.
Un dinosaure à vendreIl y a deux ans de cela, trois personnes se sont présentées devant un archéologue avec un CD comportant des fichiers et affirmant que le prix de la marchandise qu'ils sont venus vendre vaut 3 millions de dirhams, écrit Al Massae. Le scientifique a regardé le contenu du CD et écouté les explications de ses interlocuteurs : il s'agissait d'un dinosaure marocain, de 7 mètres de long, retrouvé à Azilal, qui a été reconstitué et prêt pour la vente.
Des intermédiaires initiésIls sont bijoutiers, ou font de ce métier une façade pour cacher leur véritable activité, à savoir la médiation dans des transactions ayant pour objet des pièces archéologiques et les antiquités. Ils ont de larges connaissances en la matière et profitent de commissions généreuses, affirme Al Massae. Ils jouent un rôle de rabatteurs car ils connaissent très bien ceux qui font le trafic des fossiles des dinosaures et les éventuels acquéreurs. D'ailleurs, ce sont eux qui ont organisé la rencontre des trafiquants d'Azilal avec l'archéologue, après l'avoir consulté auparavant au sujet de pièces de monnaie romaines, ajoute le quotidien.
Des experts veillent au grainEn regardant de près la « marchandise », l'archéologue, affirme le quotidien, a constaté que la manière dont a été aprété le squelette n'est pas celle d'un amateur mais bien d'un connaisseur. Ce qui veut dire que les chercheurs de ces trésors ne travaillent pas tous seuls et sont entourés de spécialistes en sciences de la vie et de la terre qui savent « prendre soins » des précieuses trouvailles. Ce qui veut dire aussi que le squelette a été retrouvé dans un endroit qui a abrité d'autres fouilles archéologiques ou en ayant recours aux services d'archéologues ou de géologues.
L'archéologue a essayé d'en savoir plus sur l'endroit exact où a été retrouvé le dinosaure, la date de la découverte et l'identité de celui qui l'a faite mais n'a pas pu obtenir une réponse claire. A
l'exception du prix fixé à 3 millions DH et le montant de sa commission fixé à 100.000 DH au cas où il trouverait un acheteur.
VigilanceAl Massae affirme que les autorités font désormais preuve de plus de vigilance suite à des informations à propos de réseaux internationaux de trafic d'objets historiques notamment en France et dans certais pays du Golfe. Pour ces réseaux, le Maroc est un véritable paradis archéologique et un gisement intarissable.
