La police judiciaire chargée des crimes financiers à Fès a procédé, jeudi dernier, à l’interpellation de 14 individus, parmi lesquels le directeur de l’hôpital provincial Ibn Baja de Taza. Les prévenus sont soupçonnés d’avoir vendu du matériel médical de l’hôpital à des cliniques privées, rapporte Al Akhbar du week-end (25 et 26 novembre).
Des sources proches de l’enquête indiquent que le procureur général du Roi près la cour d’appel de Fès a ordonné la libération de trois suspects et le placement en garde à vue de 11 autres. Tous les mis en cause seront déférés, dimanche prochain, devant deux substituts du procureur général du Roi.
Parmi eux, le directeur du centre hospitalier et sept fonctionnaires et techniciens de l’établissement. Il faut ajouter trois responsables d’une clinique privée et d’un centre de dialyse accusés d’avoir acheté les équipements médicaux publics. Avant que le scandale n’éclate, le procureur général du Roi près la cour d’appel de Fès avait chargé les éléments de la brigade régionale de la police judiciaire d’ouvrir une enquête sur la disparition de matériel de l’hôpital provincial et l’apparition du même matériel dans une clinique et un centre de dialyse de la même ville.
Le quotidien Al Akhbar souligne que la direction de l’hôpital a procédé à la vente aux enchères du matériel soi-disant inutilisable. Les mêmes sources indiquent que les enquêteurs ont consulté la liste des équipements vendus comme ferraille à deux sociétés domiciliées à Casablanca. Ils se sont par la suite rendus à la clinique et au centre de dialyse précités où le directeur provincial a confirmé que les équipements recherchés avaient été cédés par l’hôpital. Parmi ces équipements, figurent des appareils de diagnostic, des lits médicaux et du matériel utilisé en chirurgie. L’enquête a, en outre, révélé que l’acquisition de ce matériel a été faite via des marchés publics. Rappelons que l’hôpital provincial souffre d’une grande pénurie d’équipement médical.