«Le discours du roi a dessiné la feuille de route pour un modèle de développement du nouveau Maroc». Ces propos sont de Omar Lotfi, de la Confédération démocratique du travail (CDT), en réaction au discours du Trône prononcé dimanche 29 juillet. Pour cet acteur syndical, ce discours réconforte les syndicats dans leur action, mais dévoile également les failles qui existent en termes de législation et de relations avec le gouvernement.
«Le syndicat demande un dialogue social institutionnalisé, car nous sommes le seul pays qui parle de dialogue social sans avoir d’assise juridique pour ce dialogue. C’est pour cela que le roi Mohammed VI a parlé de dialogue social continu et structuré. Il faut donc organiser le dialogue en comblant le vide juridique», déclare Omar Lotfi. Ce dernier explique que l’absence de loi sur les syndicats empiète sur le dialogue social.
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«Il y a une grande faille quant à l’application de la Constitution marocaine de 2011. L’article 8 de la Constitution parle de l’obligation de mettre en œuvre la loi sur les droits syndicaux. Malheureusement, les gouvernements, que ce soit celui de Benkirane ou celui de Saâd-Eddine El Othmani, refusent de mettre en application cet article 8. La loi qui gère les syndicats au Maroc est la même qui gère les associations, et c’est inadmissible», ajoute Omar Lotfi.
Pour sa part, Abdelkader Zaier, vice-secrétaire général de la Confédération démocratique du travail, considère que les conflits politiciens entre membres de différents partis politiques ont compliqué le dialogue social. «Si le discours royal évoque les syndicats, c’est qu’il y a un réel problème dans le dialogue social. Un dialogue aujourd’hui complètement paralysé. Je dirais même qu’il a été détruit», souligne Abdelkader Zaier. Ce syndicaliste confie à le360 que l’absence de dialogue social menace même le développement économique, en plus de ce qu'il peut avoir comme effet sur la stabilité du pays.