Dix ans de prison pour des jeunes qui ont violenté leurs mères

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Revue de presseKiosque 360. A Meknès, deux jeunes hommes coupables d'actes d'une extrême violence contre leurs mères ont été condamnés à dix ans de prison. Le premier a torturé et violé sa génitrice, tandis que l'autre a tué, dans un accès de colère, celle qui l'avait adopté.

Le 04/04/2015 à 07h23

Comment des jeunes peuvent-ils dans un accès de colère commettre l’irréparable contre leur propre mère ? Cette idée n’a pas manqué de traverser la tête des juges de la Chambre criminelle de la Cour d’appel de Meknès au cours des débats. Celle-ci, révèle Akhbar Al Yaoum dans son édition du 4 novembre courant, a condamné deux accusés à dix ans de prison l’un pour le viol et la torture de sa propre mère et l’autre pour coups et blessures ayant entraîné la mort da sa mère adoptive.

Il viole sa propre mère

La première affaire, précise Akhbar Al Yaoum, remonte à l’été 2012. A l’époque, l’affaire avait suscité l’indignation de l’opinion locale. Pédophile, le jeune homme sévissait dans son quartier. Il entraînait les enfants chez lui au grand dam de sa mère pour se livrer à toutes sortes d’abus sexuels sur eux. Outragée par une telle attitude, la mère l’empêchait souvent de commettre ses forfaits et l’expulsait de chez elle, souligne le quotidien. Elle a d'ailleurs jouer un rôle important dans son arrestation une première fois. Au cours de sa période d’incarcération, il broiera du noir en pensant à sa mère qui, dans sa tête de dépravé, l’avait jeté en prison. Libéré, il ne pense qu’à se venger. Une fois qu'il s'est retrouvé seul avec elle dans le domicile familial, il a commencé par la torturer, avant de la séquestrer dans une chambre et de la violer. Profitant d’un moment d’inattention, sa mère a réussi à s’enfuir et à contacter la police qui l'a arrêté, explique Akhbar Al Yaoum.

Pour 500 malheureux dirhams

La seconde affaire met en présence une mère et son fils adoptif et date de l’automne 2012. A l’origine du drame, le refus de la femme d’un âge avancé de donner 500 DH à son fils. Il est alors entré dans une colère noire. Très vite, le ton est monté au point où le fils a poussé violemment la vieille dame dans le couloir de la maison. La mère, dont la tête a cogné le coin de l’accoudoir d’un fauteuil, a succombé des suites d'une hémorragie interne malgré les tentatives des médecins de l’Hôpital provincial Mohammed V de la sauver. Ayant pris la fuite après son forfait, son fils adoptif est arrêté quelques jours plus tard à Casablanca.

Ces deux affaires nous rappellent que la violence au sein de la famille a augmenté. Hélas, il n’existe pas de chiffres fiables pour mesurer l’ampleur de ce phénomène. Entre crimes sexuels, violences physiques, tortures morales… une chose est sûre : l’arsenal juridique existant est insuffisant.

Par Amine Haddadi
Le 04/04/2015 à 07h23