La réforme de l’enseignement n’est pas pour tout de suite. Très attendue après le discours du roi Mohammed VI qui avait, le 20 août et à l’occasion de son allocution pour la fête du trône, vivement critiqué l’état actuel du secteur de l’éducation « en butte à de multiples difficultés et problèmes », elle prendra du temps à se mettre en place. « On ne fait pas une réforme en une semaine », a ainsi déclaré à ce propos Fatima Ouahmi, directrice de la Communication au ministère de l’Education nationale. Et, alors même que les problèmes dont souffre le système d’enseignement -qui accuse un taux d’abandon effrayant et dont la qualité laisse à désirer au vu, entre autres, des polémiques linguistiques et religieuses qui entravent son développement- font l’objet de débats depuis bien des années, il semblerait qu’il faille attendre un énième « diagnostic » de la situation et un « consensus » quant aux mesures à prendre.
Recul de l’analphabétismeEn attendant le prochain rapport du ministère, la Direction de la lutte contre l’analphabétisme livre les résultats rassurants d’une enquête révélant un recul drastique de l’analphabétisme chez les Marocains de plus de 10 ans. Ainsi, d’après les données de l’étude, le taux d’analphabétisme est passé de 43% en 2004 à 28% en 2012.
La Direction de la lutte contre l'analphabétisme, qui relève du ministère de l'Education nationale, a ainsi communiqué les résultats de son étude 2012 à l’occasion du 8 septembre, date de la journée internationale de l’alphabétisation.Les multiples programmes d’alphabétisation dont ont bénéficié 763.000 personnes durant l’année académique 2012-2013 contre 286.000 en 2002-2003, semblent donc porter leurs fruits. Les ONG jouent d’ailleurs un rôle crucial dans ces programmes : elles ont en effet contribué à la prise en charge de 52,2% des 763.000 personnes alphabétisées en 2012-2013. A noter que les bénéficiaires de ces programmes sont pour 88% des femmes et pour 48% des personnes vivant en milieu rural, ce qui donne une bonne idée des disparités de genre et régionales qui marquent encore l’accès à l’éducation.
Ces résultats sont certes rassurant. Il n’en reste pas moins que les programmes d’alphabétisation, qui offrent surtout, le plus souvent, des connaissances fonctionnelles permettant aux bénéficiaires d’acquérir une certaine indépendance sont une chose ; La scolarisation en est une autre, d’autant que l’enseignement et la formation appellent à plusieurs défis relevant du contenu et de la qualité des curricula scolaires, de la pédagogie, de l’accessibilité notamment régionale.