Don d'organes au Maroc: beaucoup de retard à rattraper

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Revue de presseKiosque360. L’acte humanitaire du don d’organes est très peu pratiqué au Maroc. Les statistiques sont plus que désolantes, malgré les bienfaits de cet acte. De vraies campagnes de sensibilisation s’imposent.

Le 18/10/2021 à 18h36

C’est un constat. Le don d'organes au Maroc reste à la traîne. Malgré les bienfaits et les vertus de cet acte. Sur les 32.000 personnes dialysées qui aspirent à une meilleure qualité de vie, seules 600 ont bénéficié de greffes rénales durant les trente dernières années, alors que la première transplantation rénale avec donneur vivant a été réalisée au Maroc en 1986. De même, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du mardi 19 octobre, «sur 600 greffes rénales, 60 ont été effectuées à partir de sujets en état de mort encéphalique, soit environ 17 greffes par million d’habitants depuis 1990». Et ce, malgré l’existence de sept centres agréés par les autorités compétentes. D’après les spécialistes, fait savoir le quotidien, environ 700 personnes à Casablanca se sont inscrites aux registres de don d’organes après la mort. A l’échelle nationale, le nombre est à peine de 1.200 personnes inscrites aux registres mis à la disposition des volontaires au niveau des différents tribunaux de première instance du Royaume. Dans le cas de l'insuffisance rénale, les sources du quotidien indiquent qu’une seule séance de dialyse coûte environ 900 dirhams, occasionnant un coût annuel de 140.000 dirhams. Alors que la greffe rénale apporte une amélioration de la qualité de vie sans beaucoup de frais. De plus, ajoute le quotidien, le Maroc a mis en place une loi pour réglementer la pratique du don d’organes. En effet, celle-ci est régie par la loi n° 16-98 relative au don, au prélèvement et à la transplantation d'organes et de tissus humains. Le texte précise que «le prélèvement ne peut être effectué s'il est de nature à mettre en danger la vie du donneur ou à altérer de manière grave et définitive sa santé». De même, selon l’article 9 de ladite loi, «le prélèvement sur une personne vivante ne peut être effectué que dans l'intérêt thérapeutique d'un receveur déterminé: les ascendants, les descendants, les frères, les sœurs, les oncles, les tantes du donneur ou leurs enfants». La loi stipule également qu’«aucun prélèvement en vue d'une transplantation ne peut avoir lieu sur une personne vivante mineure ou sur une personne vivante majeure faisant l'objet d'une mesure de protection légale». Et lorsque la transplantation ne peut intervenir concomitamment au prélèvement et justifie une conservation de l'organe, la loi exige le déroulement de l’opération de transplantation dans un hôpital agréé.

Par Mohamed Younsi
Le 18/10/2021 à 18h36