La mauvaise gestion des consulats marocains à l’étranger prend plusieurs formes. L’une d’entre elles se matérialise dans le mauvais accueil et le traitement réservé aux résidents marocains à l’étranger (MRE). Sujet d’une colère royale et évoqué lors du dernier discours du Trône, ce phénomène refait surface à travers un document dont Assabah a obtenu une copie et qu’il traite dans sa livraison du mercredi 23 septembre.
Ce document contient les données personnelles détaillées d’un MRE habitant la ville d’Anvers, en Belgique. «Ces données ont été divulguées à son insu», affirme le quotidien.Tout a commencé, selon le frère de la victime de cette atteinte à la vie privée, lorsqu’un proche du concerné lui a rendu visite, en 2012, à son domicile. Une véritable surprise pour notre MRE qui n’avait communiqué son adresse à personne. «Le visiteur s’était tout simplement rendu au consulat marocain pour demander une copie de tous les renseignements dont il avait besoin. Un fonctionnaire du consulat les a copiés via le système informatique consulaire avant de les lui remettre», rapporte le journal.
Fait inquiétant, le document retiré au consulat contient non seulement les informations du MRE, mais également les noms de ses parents, son adresse et son numéro de téléphone personnels. Or, à aucun moment, le MRE n’avait donné son accord pour la diffusion de ces données. Pire. La personne qui a récupéré ces renseignements privés ne porte même pas le même nom de famille. Bien sûr, notre MRE n’a pas été informé par le consulat que ses données avaient été transmises à une tierce personne.
Cette affaire relève donc, selon Assabah, d'une violation de la loi 09-08 relative à la protection des données à caractère personnel. Cette loi stipule, dans son article 4, que le traitement des données personnelles ne peut se faire que si la personne concernée a autorisé d’une manière explicite, ne laissant place à aucun doute possible, ce traitement. De même, la loi interdit la divulgation et la transmission de ces données.La victime de ce dépassement voulait porter plainte contre le ministère des affaires étrangères, mais s’est rétractée par peur des représailles des services administratifs du consulat du Maroc en Belgique.