L’affaire du "Drame de Tarajal" qui avait coûté la vie à 15 migrants subsahariens en février 2014, au large du préside occupé de Sebta, vient de connaître un nouveau rebondissement. La juge au préside occupé de Sebta, Carmen Serván, a décidé de disculper 13 agents, un capitaine, un lieutenant et un sergent de la Guardia civil mis en cause dans la mort de Subsahariens en 2014, après avoir visé leur embarcation de fortune avec des balles en caoutchouc.
Auditionnés en mars 2015, ces membres de la Benemérita n’encourent pas de poursuites. «Il n'y a aucune preuve qui affirme que les agents ont fait un usage abusif des matériels anti-émeute, surtout qu’il n'y a pas de protocole régissant l'utilisation des matériels dans l'environnement aquatique», a justifié la juge pour sa décision, soulignant un manque de preuves ou d’informations pertinentes.
La juge a aussi fait valoir que les migrants clandestins étaient les seuls tenus pour responsables dans la tragédie. Elle a, en effet, avancé que les migrants «assument le risque d’entrer illégalement sur le territoire espagnol à la nage ou lors des assauts, tout en profitant de la nuit, vêtus d’une grande quantité d’habits et faisant fi des actions dissuasives des forces de sécurité aussi bien marocaines qu’espagnoles».
Les rescapés avaient accusé directement la Guardia civil espagnole d'avoir tiré sur eux, ce qui a provoqué la panique à bord de la patera. Les responsables de la Guardia civil, avaient pour leur part réfuté l’utilisation de balles en caoutchouc, bien que plusieurs vidéos du drame attestent le contraire. Dès lors, la responsabilité des 16 agents de la Guardia Civil a été reconnue.