Le rapport 2014 de l’Observatoire national des drogues et addictions (ONDA), présenté par le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Nizar Baraka, révèle que le nombre de toxicomanes s’élève, au Maroc, à 800.000 personnes dont 3.000 pratiquent la consommation par voie intraveineuse. Nizar Baraka, qui présentait ce rapport lors d’une rencontre tenue sous le thème «L’examen des politiques publiques dans le domaine des drogues : l’expérience internationale et la réforme marocaine», n’a pas caché sa colère face à l’ampleur de ce fléau qui continue de faire des ravages parmi les jeunes, et ce en dépit des efforts de l’Etat, du ministère de la Santé et des associations de la société civile, rapporte le quotidien Assabah dans son édition de ce mercredi 7 octobre.
Dans le cadre de cet rencontre, poursuit le quotidien, le président du CESE a souligné que le grand défi résidait dans le travail de sensibilisation et de conscientisation à mener auprès d’une population inconsciente de la dangerosité de ses actes. Des actes qui facilitent la transmission de maladies. Des actes générateurs d’exclusion sociale, l’addiction poussant les toxicomanes à s’adonner, pour se procurer leurs doses, à des activités telles, par exemple, la prostitution.
Dans le même sillage, Baraka considère que la construction de centres de prise en charge est d’autant plus importante qu’elle contribue à la sensibilisation des jeunes, à la prévention et, ce faisant, à la réduction des dommages causés par ces drogues.
Dans une déclaration au quotidien, Hakima Himmiche, présidente de l’Association de la lutte contre le sida (ALCS), indique que certains consommateurs de drogue, dans le nord du pays, mélangent héroïne, alcool et comprimés psychotropes, ce qui augmente le degré d’addiction. Et de rappeler que la consommation de drogue par voie intraveineuse comporte des risques élevés de transmission du sida et de l’hépatite C. Hakima Himmiche appelle ainsi à une révision de l’arsenal juridique relatif à l’usage des drogues, soulignant que les toxicomanes devraient être traités comme des malades et non comme des criminels. Elle cite d’ailleurs, à ce propos, une étude qui montre que la plupart des toxicomanes arrêtés ont été malmenés par la police, alors qu’ils ont besoin d’un suivi médical.
Par ailleurs, Hicham Berri, directeur au ministère de la Santé, souligne que les jeunes âgés de 15 ans représentent 4% des consommateurs d’héroïne et de cocaïne, précisant que 74% d’entre eux ignorent les dangers auxquels ils s’exposent.