Ce sont des données qui prouvent l’échec des stratégies à vocation sociale et l’incapacité des politiciens à faire face au «tsunami» de la drogue au Maroc. C’est en ces termes qu'Al Akhbar commente, dans son édito du mercredi 26 novembre titré «L’opium du peuple», les dernières statistiques du Parquet relatives aux délits et crimes en lien avec la drogue. Pour le journal, il ne fait aucun doute que les services judiciaires et sécuritaires sont aujourd’hui seuls pour faire face aux retombées des échecs des politiques sociales.
Dans cet édito, le journal rapporte d’abord les chiffres du ministère public. Selon ce dernier, le nombre des détenus dans le cadre d’affaires en lien avec les stupéfiants est passé d’une moyenne de 36.000 personnes par an durant la dernière décennie à 107.000 personnes poursuivies en 2017. De même, plus de 25% des condamnés durant cette même année l’ont été dans le cadre d’affaires liées à la drogue. Et ce ne sont pas les données relatives aux saisies opérées par les services sécuritaires durant la même période qui démentiront l’ampleur que prend aujourd’hui le fléau. Ainsi, selon le journal, les différents services ont saisi, en 2017, plus de 2,5 tonnes de drogues dures dans le cadre de différentes affaires, 51 tonnes de Chira, 90 tonnes de cannabis et pas moins de 600.000 comprimés psychotropes.
Il est clair, souligne la publication, que la lutte contre le trafic et la consommation de stupéfiants entre parfaitement dans le cadre des missions relevant des services sécuritaires et judiciaires. Cependant, cela ne doit surtout pas faire oublier le rôle que les gouvernements doivent jouer dans ce cadre en mettant en place des politiques sociales efficaces pour éviter aux populations vulnérables de trouver refuge dans la consommation, voire le trafic de drogue. D’autant que l’absence de politiques efficientes peut même pousser certains à se laisser aller devant les (faux) rêves que leur dessinent des organisations radicales pour les mener jusqu’au terrorisme.