Réviser les règles successorales au Maroc pour asseoir le principe d’égalité entre les deux sexes demeure toujours inconcevable. C’est du moins ce qu’a révélé une enquête réalisée par le quotidien L’Economiste, en collaboration avec le bureau d’études Sunergia.
«63% des personnes interrogées refusent l’idée d’une égalité dans l’héritage». Dans cette catégorie, «74% sont des hommes et 65% sont des femmes», rapporte le quotidien Assabah dans son édition du jeudi 11 août.
Ce qui interpelle également dans les résultats de cette enquête publiée mercredi, c'est que 77% des jeunes, âgés entre 25 et 34 ans, refusent catégoriquement toute révision des règles successorales dans le pays. Dans la catégorie âgée de 65 ans et plus, le taux de refus est de 74%, alors qu’il n’est que de 36% dans la tranche d’âge des 55 à 65 ans, indiquent les mêmes sources.
Les résultats, fait remarquer le quotidien, restent presque les mêmes au niveau des régions et des différentes catégories sociales. Dans les régions du Nord, de l’Oriental et du Centre, le taux du refus est de l’ordre de 72%. Le constat est le même au niveau du monde urbain et du monde rural. Le taux de refus est de 70% dans les zones urbaines et 68% dans le monde rural, ajoute le quotidien, soulignant qu’il y a presque «une unanimité nationale» autour de cette question.
Les résultats de cette enquête réalisée par L'Economiste-Sunergia, indique enfin Assabah, rejoignent ceux d’une étude effectuée par le même groupe en 2018. Autant dire qu’au bout de plus de quatre ans, la perception des Marocains n’a pas changé sur cette problématique. En 2018, l’enquête a touché 700 personnes et tandis que celle d’aujourd’hui en a concerné 1.071. Dans les deux enquêtes, souligne le journal, 7 personnes sur 10, femmes, hommes et tous âges confondus, refusent l’égalité dans l’héritage. Autant dire que la révision des lois successorales risque de se faire attendre.