Une jeune épouse de 22 ans à peine vient d’être placée en détention à El Jadida dans le cadre d’une affaire d’escroquerie et de détérioration d’un système de traitement automatisé. Elle est soupçonnée de complicité dans des actes frauduleux, dont le principal suspect serait son mari.
Dans le détail de cette affaire que révèle Assabah dans son numéro du lundi 10 mai, on apprend que c’est une plainte contre X déposée par le Centre monétique auprès du parquet qui a tout déclenché. L’enquête a démarré par une audience avec le responsable juridique du Centre, qui a la qualité d’être le garant de la sécurité des opérations monétaires effectuées via des cartes bancaires.
Selon Assabah, l’escroquerie a démarré avec le lancement des paiements sans contact sur TPE via téléphones mobiles. Ce mode de paiement est devenu particulièrement attractif avec les contraintes de prévention sanitaire imposées par la pandémie. Sauf que certains malfrats ont décidé de s’en servir pour détourner de l’argent, révèle la plainte du Centre monétique.
Leur mode opératoire: introduire les données de cartes bancaires volées ou falsifiées dans des applications mobiles pouvant être utilisées comme instruments de paiement. En tout, et jusqu’à début mars dernier, près de 200 opérations suspectes utilisant le même mode opératoire ont été recensées, pour des transactions de 1,43 million de dirhams. Les données révélées durant l’enquête font ressortir que 105 opérations ont réellement été exécutées, tandis que 94 autres ont été suspendues avant que les criminels n’obtiennent gain de cause.
Le quotidien explique, par ailleurs, que les opérations en question ont un point commun: elles ont toutes été effectuées à El Jadida ou dans ses alentours, dans des commerces de différents types, comme des supermarchés ou des magasins d’électroménager. La même source ajoute que les enquêteurs ont retrouvé la trace des malfaiteurs en s’intéressant de près à la dernière opération frauduleuse enregistrée. Celle-ci a été opérée dans un magasin qui dispose d’une vidéosurveillance. Grâce à cette dernière, les enquêteurs ont obtenu des images de la femme qui a effectué la transaction. Cependant, il n’a pas été possible de l’identifier tout de suite. Ce ne sera finalement que partie remise puisque le gérant du même magasin a été surpris, quelques jours plus tard, de la revoir s’apprêtant à acheter de nouveaux biens. Informés, les enquêteurs ont finalement interpellé la personne sur place. Lors de son interrogatoire, elle a rapidement reconnu les faits, expliquant que c’était son mari qui alimentait le solde de son téléphone mobile pour effectuer les achats. Celui-ci est actuellement en fuite et fait l’objet d’un mandat de recherche au niveau national.