Emeutes et répressions en Algérie

Une femme interpellée, le 6 mars, lors d'une manifestation anti-Bouteflika.

Une femme interpellée, le 6 mars, lors d'une manifestation anti-Bouteflika. . DR (RFI)

Ghardaïa, en feu, compte ses victimes. A Alger, une nouvelle manifestation, organisée samedi, contre la candidature de Bouteflika à l'élection présidentielle a été réprimée par les autorités.

Le 16/03/2014 à 00h55

L'Algérie vit au rythme des émeutes à Ghardaïa et des manifestations contre la candidature de Bouteflika à l'élection présidentielle. Le bilan des violences à Ghardaïa, situé à 600 Km au sud d'Alger, s'alourdit. Trois personnes ont trouvé la mort, samedi, dans des affrontements entre les mozabites berbères et les arabes de Beni Merzoug. La peur a contraint, ces derniers jours, la population à se terrer chez elle, selon des témoignages en provenance de cette ville. Des berbères auraient été chassés de chez eux et certaines maisons ont été détruites ainsi que des commerces, selon des sources sur place, ajoutant que "des magasins ont été incendiés, des maisons saccagées, des voitures brûlées et des biens publics détruits". Le pouvoir central, lui, est beaucoup plus occupé à convaincre du bien fondé de la candidature de Bouteflika.

Appel au boycott de l'élection présidentielle

A Alger, une nouvelle manifestation hostile à la candidature de Bouteflika à l'élection présidentielle a été organisée, samedi, à l'appel du mouvement ''Baraka'' (Ça suffit) qui regroupe des ONG, des représentants de la société civile, dont des journalistes. La société civile a été sourde aux menaces de répressions exprimées la semaine dernière par les autorités. Les manifestants ont appelé, samedi, au boycott des élections présidentielles du 17 avril. Amnesty International, avait dénoncé, dans une déclaration publique, la "nouvelle vague de répression de la liberté d'expression" en Algérie, estimant que cette attitude "augure mal" de l'élection présidentielle. Selon cette ONG, les arrestations de manifestants pacifiques témoignent du fait que le régime "ne tolère pas que l'on puisse oser réclamer des réformes et s'opposer à la décision du président (Bouteflika) de briguer un quatrième mandat à la tête de l'Etat".

La France a, quant à elle, réagi pour la première fois à la vague de répression contre les opposants de Bouteflika. Plus de 250 personnes dont une quarantaine de journalistes ont été arrêtées à Alger ces derniers jours. "Nous souhaiterions que la liberté de la presse et d’expression soit respectée en Algérie", a indiqué à l’agence Reuters le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 16/03/2014 à 00h55