Enquête: trois Marocains sur quatre préfèrent l’arabe classique comme langue d’enseignement

Un cours d'arabe.

Un cours d'arabe.. Xavier Hacquard

Revue de presseUne étude révèle que les Marocains privilégient désormais l’arabe comme langue d’enseignement, marquant une évolution significative dans leur rapport aux langues. Cette tendance, ainsi que leurs opinions sur l’identité et les communications modernes, témoignent de profonds changements sociétaux. Ces informations sont tirées d’une revue de presse de l’hebdomadaire Al Ayyam.

Le 14/03/2025 à 23h24

Les chiffres révèlent une nette préférence pour l’arabe classique (75%) dans l’enseignement au Maroc. Le français chute de 63,5% en 2016 à 36,9% en 2023, tandis que l’anglais passe de 12% à 22%. La darija, malgré une augmentation, n’atteint que 11% en 2023.

Malgré son statut de langue officielle dans la Constitution, l’amazighe peine à gagner du terrain dans l’enseignement. La préférence des Marocains pour cette langue en tant que langue principale stagne à 5%, et son adoption comme deuxième langue reste limitée à 15%.

Ce sont les résultats de l’enquête nationale sur le lien social réalisée par l’Institut royal des études stratégiques, et dont les grandes lignes ont été reprises par l’hebdomadaire Al Ayyam dans son numéro actuellement en kiosque.

Selon les personnes interrogées, l’identité marocaine se définit par trois composantes essentielles : une dimension nationale, ancrée dans l’islam, la marocanité et l’arabité ; une dimension territoriale, reflétant la diversité ethnoculturelle du pays avec ses composantes amazighe et saharo-hassanie ; et une dimension globale, témoignant de l’ouverture du Maroc sur le monde, notamment le Maghreb, l’Afrique et au-delà.

«Ces repères identitaires extranationaux ont, par ailleurs, connu un rebond remarquable entre 2011 et 2023», relève l’hebdomadaire.

Par ailleurs, poursuit Al Ayyam, l’enquête conclut que la pauvreté, l’injustice sociale et la corruption sont les principaux obstacles à une coexistence pacifique, surpassant même l’opportunisme, l’individualisme, l’indifférence, la grossièreté et l’extrémisme religieux.

«Parmi les facteurs les plus importants pour une coexistence pacifique, l’amélioration du pouvoir d’achat, la création d’emplois pour tous et l’amour de la patrie arrivent en tête de liste, suivis par la solidarité, la sécurité, la stabilité et l’accès aux services sociaux».

En revanche, les indicateurs liés à la justice, au respect des droits, au devoir, à la liberté et à la laïcité arrivent en queue des priorités.

Selon les auteurs de cette enquête, qui a porté sur un échantillon de 6.000 personnes de plus de 18 ans réparties dans tout le Royaume, l’intensification des aspirations économiques constitue un indicateur fiable d’une transition des classes moyennes vers le matérialisme.

Toujours selon l’enquête, la pandémie du Covid-19 et les syndromes socio-affectifs qui s’y sont manifestés ont influencé les valeurs et les attitudes culturelles des Marocains. Ainsi, la redécouverte du sens de la famille, de la solidarité nationale, du vivre ensemble, voire du lien civique avec les institutions et les autorités publiques sont des effets bénéfiques de cette crise sanitaire. Par contre, la distanciation sociale et l’apparition de crispations au niveau de la famille nucléaire, comme la violence conjugale ou à l’égard des enfants, la fréquence du divorce, la santé mentale ont contribué à un certain relâchement du lien social pendant la crise sanitaire.

En outre, poursuit l’hebdomadaire, cette enquête a mis en lumière une croissance spectaculaire de l’utilisation d’Internet dans la vie sociale et professionnelle des Marocains, tandis que la contribution de la radio et de la télévision au renforcement du lien social est en déclin. Cependant, sept Marocains sur dix pensent que l’espace virtuel constitue un danger pour le lien social au Maroc. Les réseaux sociaux contribuent à la propagation des fake news selon 85% des Marocains.

Par Amyne Asmlal
Le 14/03/2025 à 23h24

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